L’union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) a fait face à la presse hier pour dénoncer le retard noté dans la délivrance de son récépissé de reconnaissance. Les syndicalistes accusent le ministre de l’intérieur.
L’union nationale des travailleurs de la justice (UJTL) est lasse d’attendre son récépissé de reconnaissance. Face à la presse, ces syndicalistes pointent du doigt le ministre de l’Intérieur. Selon leur secrétaire général, Me Atap Goudiaby, depuis plus de deux ans, après sa création, l’U.N.T.J court toujours derrière son récépissé. « Pourtant, la procédure est bien encadrée et obéit juste à une déclaration ainsi qu’en attestent les dispositions pertinentes de la convention N° 87 de l’OIT et de la 97 -17 du 09 Décembre 1997, portant code du travail au Sénégal. Mieux, l’autorité compétente, en l’occurrence le ministre de l’intérieur, Antoine Diome, ne peut refuser l’enregistrement qui est un formalisme d’efficacité et non de validité », dit-il. Et de poursuivre : « Face aux lenteurs inexplicables et préjudiciables au libre exercice du droit syndical, l’U.N.T.J joint sa voix aux vives protestations des responsables d’organisations syndicales sénégalaises victimes des lenteurs et obstructions constatées au niveau du Ministère de l’intérieur.
Cette situation qui a longtemps bloqué l’élan de nos activités et incité le Secrétariat Exécutif de l’U.N.T.J, à user de son droit de déposer légalement un préavis de grève le 20 mai 2022, pour recouvrer un droit éminemment constitutionnel. Notre tutelle, Me Malick Sall, qui nous a reçu le 09 juillet 2020 ne peut nous opposer le défaut de récépissé. A l’issue de cette rencontre, nous avons même signé un communiqué conjoint et ledit communiqué est encore visible sur la page du ministère de la justice ».
Ces syndicalistes se sont également exprimés sur les questions statutaires et indemnitaires qui, de leur avis, sont restées en l’état depuis 2011, nonobstant la signature du décret n° 2019-575 du 05 février 2019 modifiant celui n° 2011-509 du 12 avril 2011 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice et complété par le décret n°2019-413 du 30 janvier 2019 portant création du centre de formation judiciaire et fixant ses règles d’organisation et de fonctionnement. « En termes clairs, la moindre mesure n’a été prise par le gouvernement pour la mise en œuvre de ses engagements. Ce décret est porteur d’espoir chez les travailleurs de la justice, car devant aboutir en substance, à la création d’un nouveau corps : celui des Assistants des greffes et parquets, et voir le relèvement des hiérarchies des différents corps qui composent ce cadre », regrettent-ils. Ils soutiennent que les Administrateurs des greffes (ADG) devraient passer à la hiérarchie A1, les greffiers, A2, les Interprètes judiciaires et AGP, B2. « Aujourd’hui, l’application de ce décret, peine toujours à se matérialiser.
Certains administrateurs de greffes sont décédés sans jouir de leur nouveau statut, d’autres sont admis à la retraite dans les mêmes circonstances. En application des dispositions de ce même décret ci-dessus cité, le recrutement des Greffiers, a été relevé du niveau du baccalauréat à la licence. Cette situation est d’autant plus préoccupante que, dans quelques mois, la première promotion de greffiers recrutés sur la base de la licence, va sortir et jusque-là, c’est le statu quo, autrement dit, aucune disposition n’a été prise pour régulariser la situation des greffiers déjà en service dans les juridictions et autres lieux d’affectation », font-ils savoir. Selon eux, cela risque d’installer une situation incongrue, un précédent dangereux en matière d’équité dans la fonction publique sénégalaise.
L’UNTJ exige la signature des actes réglementaires consacrant les primes allouées et l’octroi d’une indemnité de logement à tous les corps des fonctionnaires de la justice y ayant droit, conformément à l’article 21 al 10 du décret précité qui les oblige à résider dans le ressort de leur juridiction d’exercice. Le syndicat fustige l’absence de contrôle rigoureux des montants recouvrés, exige une comptabilité périodique pour la traçabilité des fonds et la publication de tous les légitimes ayant-droits.