Le Sénégal a fait du développement de l’agriculture et de l’agro-industrie une priorité nationale. L’objectif : augmenter la production en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et de mettre fin à la dépendance du pays aux importations, notamment en riz.
Dans un pays dont l’économie dépend essentiellement de la pêche, du tourisme ou encore de la production d’arachide (principale culture de rente du pays), il fallait une véritable révolution, notamment dans le domaine agricole. Pratiquée par environ 72% des ménages, l’agriculture joue un rôle majeur dans l’économie du Sénégal. « Si nous voulons être à l’abri des aléas du commerce mondial, nous ne pouvons plus continuer à importer massivement des denrées de première nécessité. C’est une grande vulnérabilité dont nous ne pouvons-nous libérer qu’en assurant au plus vite notre autosuffisance alimentaire », indiquait Macky Sall le 4 février 2023, lors d’une cérémonie de remise de matériels agricoles.
Après plusieurs initiatives jusque-là infructueuses, l’Etat du Sénégal s’est engagé à rattraper le temps perdu. Ainsi, il a décidé de faire de la modernisation du secteur agricole, un de ses défis dans cette deuxième phase du plan Sénégal émergent (PSE). Pour mener à bien cette vaste opération, le président sénégalais invite les acteurs à utiliser des méthodes modernes pour l’atteinte rapide des objectifs. « Nous n’atteindrons nos objectifs qu’en rompant avec les vieilles méthodes de production. Il fallait, par conséquent, investir durablement dans la mécanisation soutenue de l’agriculture », avance-t-il. Un programme ambitieux, gigantesque, mais réalisable. Pays sahélien situé sur la côte atlantique, à l’extrême ouest du continent africain, le Sénégal importe près de 70% de ses besoins alimentaires, principalement le riz, le blé et le maïs. Toutefois, le challenge ne sera pas relevé et le gouvernement repoussera de deux ans son objectif (de 2017 à 2019).
Conscient des défis futurs mais surtout des leçons tirées des échecs des précédentes campagnes agricoles, le président Macky Sall a annoncé le 12 avril à la suite du Conseil des ministres, l’allocation de 100 milliards Fcfa (168 millions $) pour la campagne agricole 2023/2024. Ce montant est en hausse de 30 milliards Fcfa par rapport à l’année précédente. Selon les autorités, cette enveloppe record devrait permettre de renforcer la politique de souveraineté alimentaire.
Dans la seconde économie de l’UEMOA, l’autorité exécutive a dévoilé en début d’année une Stratégie nationale de souveraineté alimentaire d’un coût global de 5 000 milliards Fcfa (8,4 milliards $) qui sera mise en œuvre entre 2024 et 2029.
A l’entame de cette année 2023, la question de la souveraineté alimentaire demeure toujours d’actualité. Malgré les efforts déployés depuis toutes ces années, de nombreux défis restent à relever pour doper véritablement le secteur agricole.