Ainsi, le guide iranien a appelé tout « bon musulman » a tué Salman Rushdie. Trente-trois ans plus tard, ce vendredi 12 août, alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence dans l’état de New York, l’écrivain de 75 ans a été poignardé par un homme monté sur scène.
Contactée par l’AFP, la police du comté de Chautauqua, où l’écrivain devait prendre la parole, a indiqué que l’écrivain avait été poignardé au cou, sans communiquer sur son état de santé. Quant à l’auteur de l’agression, il a été arrêté et placé en détention, selon cette même source.
« Un suspect s’est précipité sur la scène et a attaqué Rushdie et un intervieweur. Rushdie souffrait d’une apparente blessure au cou après avoir été poignardé et a été transporté à l’hôpital par hélicoptère« , peut-on lire dans le communiqué de la police.
« L’événement le plus terrible vient d’arriver à la Chautauqua Institution – Salman Rushdie a été attaqué sur scène. L’amphithéâtre est évacué », a écrit un témoin sur les réseaux sociaux
Des images vidéo diffusées sur les réseaux sociaux montrent des spectateurs d’une salle de spectacle se précipiter sur scène pour porter secours à quelqu’un qu’on aperçoit au sol.
Rushdie avait présenté ses excuses en 1990
Plusieurs personnes ayant travaillé avec Salman Rushdie ou défendu sa cause ont été visées par des attentats. En 1993, à Oslo, l’éditeur norvégien de Rushdie, William Nygaard, survivait de justesse à plusieurs coups de feu, alors que quelques années plus tôt, deux ecclésiastiques musulmans avaient été tués à Bruxelles pour avoir dénoncé la fatwa. Après la mort de Khomeini, Rushdie a publié, en 1990, un essai intitulé De bonne foi, dans lequel il présentait ses excuses et affirmait son respect pour la religion musulmane. Le 24 septembre 1998, le gouvernement iranien avait annoncé officiellement son renoncement à accomplir la fatwa, tout en déclarant qu’elle ne pouvait être annulée selon la loi islamique.