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Pierre Mesmer disait, dans les années 80, que « le Tchad n’a jamais été une Nation, il cesse d’exister comme État ». C’était après une série de coups d’Etat. Depuis, Habré et Idriss Déby ont su bâtir un Etat respectable avec une Armée qui fait la fierté du peuple. Toutefois, Mesmer n’avait pas complètement tort.
Le Tchad peine à être une Nation, c’est-à-dire un pays marqué par le commun-vouloir-vivre ensemble. Surtout entre les ethnies Zaghawa et Ngourane qui ont du mal à se supporter. Le récent coup d’Etat avorté au niveau de N’Djaména en est une illustration.
Cette journée marquée par des batailles autour du Palais présidentiel avec des jeunes en uniforme tués et exhibés sur les réseaux sociaux, en est la preuve palpable. Ils étaient des centaines, paraît-il en motos. Comment ont-ils pu s’approcher du Palais présidentiel, une zone ultra-protégée ? C’est la question que tout le monde se pose.
En tout cas, voilà deux attaques en moins de quelques semaines qui en disent long sur l’insécurité dans le pays.
Car, il y a de cela quelques jours, Boko Haram avait frappé dur à l’ouest du pays avec une quarantaine de soldats tués et de nombreux blessés.
En tout cas, voilà deux attaques en moins de quelques semaines qui en disent long sur l’insécurité dans le pays.
Car, il y a de cela quelques jours, Boko Haram avait frappé dur à l’ouest du pays avec une quarantaine de soldats tués et de nombreux blessés.
Aujourd’hui donc, c’est le dispositif sécuritaire tchadien qui pose problème. Or, du temps de Idriss Déby, il était le plus sûr de la région des Grands-Lacs. Mieux, c’est le Tchad qui apportait son assistance aux autres pays comme le Mali. C’est cette donne qui est en train de changer. Car, avec l’élection présidentielle contestée où il a été élu, Mahamat Idriss Déby dit Kaka a su rouler dans la farine ses opposants présents dans le pays comme Succès Masra et ceux en exil. Il s’est ensuite débarrassé de son allié la France au moment où son régime, devenu légitime, n’a plus besoin de l’onction de cette dernière.
Malheureusement, cette stratégie est en train de le rattraper en cela que les divers fronts que sont Boko Haram à l’Ouest, la rébellion au Nord-Est et celle en exil au Soudan sont entrés en action.
Heureusement, le jeune président a la légitimité populaire et l’onction de l’Armée. Malheureusement, il est assis sur un volcan sécuritaire qui pourrait, à la longue, menacer son pouvoir.
Heureusement, le jeune président a la légitimité populaire et l’onction de l’Armée. Malheureusement, il est assis sur un volcan sécuritaire qui pourrait, à la longue, menacer son pouvoir.
Assane Samb
