La ville sainte de Touba a été très affectée ce mardi 17 septembre par des inondations dans plusieurs quartiers suite à de fortes pluies. Deux personnes y ont perdu la vie et les dégâts matériels sont nombreux. A cela s’ajoute un nombre important de sinistrés, des personnes à secourir du point de vue logements, restauration, etc.
Les séquelles vont rester pendant longtemps étant entendu que l’hivernage se poursuit et que les bassins prévus comme celui de Keur Niang sont déjà remplis depuis longtemps. Il se pose alors un réel problème d’assainissement dans une ville devenue la seconde du pays en termes de peuplement alors que le département de Mbacké est actuellement le plus peuplé du Sénégal. Une situation qui est certes préoccupante pour les populations et les autorités religieuses mais surtout pour le nouveau régime de Diomaye Faye. Car, ces inondations qui touchent aussi Mbacké ne pourront pas, cette année, être jugulées par des mesures adéquates.
L’ampleur des dégâts est telle que les autorités seront dans un rafistolage qui ne va nullement satisfaire les populations. Car, il faudra à Touba un meilleur plan d’assainissement à la dimension de la ville et une politique d’aménagement urbain digne de ce nom. Et toutes ces politiques demandent du temps et des moyens. Deux exigences auxquelles il est difficile de faire face actuellement au regard de l’urgence. Malheureusement pour Diomaye et Sonko, le contexte est peu favorable. Cette catastrophe naturelle intervient dans un moment où le mouridisme s’insurge contre les propos d’un collaborateur du Chef de l’Etat qui officie à la Présidence.
Des manifestations sont organisées chaque vendredi contre Cheikh Oumar Diagne qui refuse de s’excuser. A cela s’ajoute le fait que l’Etat avait aussi refusé de prendre en charge certaines délégations étrangères lors du magal. Un cocktail explosif qui ne pourra pas manquer d’avoir des répercussions sur le plan politique dans un contexte d’élections législatives anticipées, les premières qui seront organisées au Sénégal. Or, Touba est composée de 600 bureaux de vote. Et si toute cette population est condamnée à un malvivre ambiant à cause des eaux de pluie, elle n’hésitera pas à prêter davantage une oreille attentive à une opposition qui va sûrement exploiter la situation. En clair, le régime actuel fait face à une situation difficile qu’il faudra gérer avec intelligence et tact. Tout en espérant que de telles quantités de millimètres d’eau ne vont pas continuer à tomber pour aggraver une situation déjà préoccupante.
Assane Samb