Le président tunisien Kais Saied a dissous jeudi tous les conseils municipaux élus en 2018. Les mandats des 350 maires et conseillers municipaux, actuellement en place, doivent expirer fin avril, et des élections étaient théoriquement prévues dans la foulée. Mais le président Kais Saied, qui détient les pleins pouvoir depuis l’été 2021, a décidé de remplacer les conseils municipaux par des délégations spéciales, formées de fonctionnaires. Ces derniers seront placés sous la tutelle du gouverneur de chaque région.
Il avait déjà annoncé l’examen d’une loi portant sur la dissolution des conseils municipaux dans une vidéo diffusée dans la nuit de mercredi à jeudi. Il a indiqué que deux projets de loi concernant ces conseils : l’un « concernant la révision de la loi sur l’élection des conseils communaux » et l’autre « concernant la loi pour l’élection des membres » de la future Assemblée des régions.
Ce dernier dispositif complètera le système bicaméral qu’il veut instaurer, sur la base d’une nouvelle Constitution votée par référendum à l’été 2022.
La victoire des listes indépendantes suivies de celle du parti d’inspiration islamiste Ennahda, bête noire du président Saied et du parti libéral Nida Tounes.
De nombreux conseils municipaux avaient ensuite plongé dans d’importants conflits internes, ce qui avait abouti à de nouveaux scrutins ces cinq dernières années.