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Violences au Sénégal : Pr. DENIS NDOUR situe les responsabilités et donne des pistes de solution
Violences au Sénégal : Pr. DENIS NDOUR situe les responsabilités et donne des pistes de solution

Violences au Sénégal : Pr. DENIS NDOUR situe les responsabilités et donne des pistes de solution

Le Sénégal est replongé dans les séries de manifestations et Violences avec la convocation Ousmane Sonko pour son procès en diffamation contre Mame Mbaye Niang. 72 heures de manifestations ont occasionné la mort de 2 personnes. Selon le Vice-Président de la LSDH, Denis Ndour, « Une injustice ne peut se réparer par une autre injustice ».

Tout a commencé le mardi 14 mars. Ousmane Sonko, et la coalition Yewi Askan wi avaient lancé 3 jours de manifestations pour dénoncer des « manœuvres » du gouvernement pour liquider un adversaire politique. Sonko se fait assiéger chez lui le 15, à la veille de son procès contre Mame Mbaye Niang. En allant au procès le 16 avec une foule de militants venus l’accompagner, il Sonko a été extirpé de sa voiture par les forces de l’ordre pour être présenté devant le juge. Ceci est la goutte de trop qui fait éclater la colère un peu partout dans le pays avec des pneus allumés, des saccages des stations Total et des magasins Auchan.

Pourquoi une simple convocation au tribunal pour un différend entre deux Sénégalais devrait prendre le pays en otage ? Au nom de quelle loi devrait-on imposer voire conduire de force un citoyen qui a choisi d’aller répondre librement à sa convocation au tribunal ? Ceci n’est-ce pas une forme de violence ? Telles sont les interrogations auxquelles le Pr. Denis Ndour  a voulu partager avec ces concitoyens à ces heures où le calme semble revenir.

A qui la faute ?

Des citoyens sont tués fréquemment lors des manifestations et cela ne constitue aucunement une menace de sanction du côté des forces de sécurité, chargées de maintenir l’ordre en sachant pertinemment que ces homicides font rarement l’objet d’une enquête ou de poursuites. En outre, il est difficile d’obtenir des chiffres fiables sur les homicides commis par des forces de l’ordre car, dans de nombreux pays, ces données ne sont pas collectées ou pas publiées ; c’est toujours le mutisme de l’Etat qui, souvent, se réfugie derrière des commissions d’enquête qui finissent par être oubliées.

Quand l’autorité qui doit interdire la violence et éduquer à la non-violence exerce la répression ou perpétue devant tout le monde des scènes de violence ; on peut comprendre ceux qui ont la perception d’un sentiment d’injustice quand les forces de l’ordre brutalisent, humilient et arrêtent des leaders politiques, des citoyens et des journalistes lors des manifestations pacifiques. En effet, pour légitimer la répression, le pouvoir se refugie derrière le slogan habituel « force doit rester à la loi » et sans chercher à accabler tel ou tel corps de métier, les faits constatés durant ces 72 h, nous poussent à dire que quelles que soient les circonstances, ces images posent la question de l’usage proportionné de la force par certains policiers. Le fait de commettre des bavures au cours de la dispersion d’une manifestation augmente simplement les heurts et les confrontations mais au contraire ne les limitent pas.

D’ailleurs, depuis un certain temps au Sénégal, la violence étatique, entendue comme l’emploi illégitime de la force physique par les agents de l’État, survient systématiquement lors des rassemblements ou marches politiques, lors de contrôles policiers, au cours de l’interpellation des manifestants ou pendant leur détention, ou durant les séances d’interrogatoire, particulièrement propices aux mauvais traitements donc à la torture. Contrairement à la bavure, la torture possède une définition juridique internationalement reconnue. Elle désigne « tout acte commis par un fonctionnaire public, ou une autre personne sur son instruction, qui inflige intentionnellement à une personne des peines ou souffrances graves, physiques ou mentales ou simplement pour la priver de sa dignité d’être humain, pour lui ôter sa capacité de penser ». Quant à la violence émeutière, elle ne résulte pas seulement d’un choix tactique de « guérilla urbaine » de la part des manifestants, elle est aussi une pratique de contournement de la répression policière.

Quelles solutions ?

A l’endroit de l’opposition, il faut désormais suivre la procédure de recours jusqu’au bout quand une demande de manifestation n’est pas accordée et éviter le discours de défiance du genre « autorisation ou pas nous allons faire notre manifestation »

A l’endroit des autorités Étatiques: il faut faire preuve de respect du droit constitutionnel de manifester (il ne fait aucun doute que l’interdiction des manifestations générer l’affrontement) et éviter non seulement d’interdire les manifestations quand on sait que les effectifs des forces de sécurité sont assez suffisants pour assurer l’encadrement mais encore éviter de notifier le refus de l’autorisation à quelques heures de l’événement, ceci n’est pas professionnel.

A l’endroit des forces de l’ordre: De grâces éviter d’exécuter des ordres sans humanisme ni respect de la dignité humaine, nous sommes tous des Sénégalais. Mais surtout durant les manifestations, veuillez identifier et arrêter ceux qui commettent des exactions pour ensuite venir se réfugier auprès de vous sans être inquiétés. Si l’absence de libertés facilite le jaillissement de la violence policière, il n’est pas nécessaire que celle-ci se termine dans le sang. Tout dépend des techniques et des moyens employés pour faire face aux altérations de l’ordre public. Les policiers doivent communiquer avec les manifestants au lieu de les charger systématiquement.

Rosita Mendy


 

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