Une réunion de validation de la mise en œuvre de la surveillance collaborative au Sénégal ainsi que sa feuille de route s’est tenue à Dakar. L’objectif est de coconstruire une vision partagée, des produits d’information prioritaires et un plan de travail pour guider les prochaines étapes.
La Surveillance collaborative est un mécanisme qui repose sur le partage d’informations entre plusieurs secteurs et acteurs (santé, environnement, agriculture, société civile, communautés, etc.) afin de mieux anticiper et répondre aux crises. Contrairement aux systèmes traditionnels souvent cloisonnés, ce modèle privilégie la concertation, la transparence et la complémentarité des expertises. Cette surveillance collaborative permet d’éviter la fragmentation de l’information et d’apporter des réponses plus efficaces aux défis tels que les épidémies, les catastrophes environnementales ou les menaces à la sécurité alimentaire. Selon le ministre de la santé et de l’action sociale, Ibrahima Sy qui a lancé cette initiative, il s’agira de doter le Sénégal d’un système de surveillance sanitaire plus intégré, plus réactif et mieux préparé face aux risques émergents. « La surveillance collaborative n’est pas un concept théorique, c’est une approche pragmatique et opérationnelle qui s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris à travers le processus de surveillance intégré de la maladie et de la riposte, déjà en figure au Sénégal. Cette initiative apporte une nouvelle dynamique pour renforcer et améliorer la collaboration intersectorielle, la coordination des acteurs et l’efficacité globale du système », dit-il. Et de poursuivre : » L’histoire nous renseigne en effet que les crises sanitaires deviennent de plus en plus complexes, souvent imprévisibles et aux impacts multiformes. Elle nous impose ainsi la nécessité d’une collaboration bien pensée et d’une synergie d’action à toutes les étapes de la chaîne de surveillance afin d’anticiper et de protéger nos populations ». A l’en croire, l’initiative de surveillance collaborative devrait également transcender les frontières pour une prévention optimale des crises sanitaires et s’inscrire dans la continuité des innovations déjà entreprises avec l’appui des partenaires techniques et financiers. « Dans un contexte de santé mondiale marqué par une rare fraction des ressources financières, nos pays ont besoin de définir des stratégies mieux ciblées et recentrées autour des priorités à fort impact pour nos communautés. Il s’agit de renforcer l’optimisation de l’utilisation des ressources financières déjà mobilisées afin de renforcer l’efficacité et la performance de nos systèmes de santé », renseigne-t-il.
Pour le représentant des partenaires techniques et financiers Mady Bâ de l’organisation mondiale de la santé, dans un monde où les urgences de santé publique deviennent de plus en plus fréquentes, plus complexes et souvent imprévisibles, la préparation et la détection précoces ne sont plus des options, ce sont des impératifs. « Les événements de santé prennent souvent racine à l’interface des secteurs humains, animaux et environnementaux et nécessitent une vigilance accrue de tous, décideurs, professionnels de communauté, pour garantir une réponse rapide, coordonnée et efficace. La pandémie de Covid-19, mais également les flambées récentes de dengue, de fièvre jaune ou de Mpox, nous rappellent combien une approche fragmentée laisse nos systèmes vulnérables. La surveillance collaborative ancrée dans l’esprit de l’approche One Health constitue une réponse moderne et intégrée aux menaces sanitaires d’aujourd’hui et de demain », souligne t-il. A l’en croire, cette démarche traduit une volonté partagée de bâtir un système national de surveillance qui ne se limite pas à collecter des données mais qui soit réellement en mesure d’anticiper, d’alerter et de guider les décisions stratégiques pour protéger la santé de nos populations. « L’appropriation politique et stratégique par les autorités nationales de la surveillance collaborative est un levier décisif pour garantir sa mise en œuvre effective, durable au service d’une meilleure protection de nos populations contre les urgences de santé publique », laisse-t-il entendre.
NGOYA NDIAYE
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