Créée en 2014, l’Inspection de l’éducation et de la formation de Pété, qui couvre 11 communes sur les 22 du département de Podor, fait partie des zones où les départs d’enseignants laissent un grand vide dans les écoles. Une vraie saignée ! Mais, la création de cette inspection (proche des écoles sous sa tutelle par la distance) a fait que les enseignants natifs de la zone y reviennent pour servir dans leur localité ou dans une localité proche. De Bodé Lao à Diaba Decklé (plus de 137 écoles élémentaires), les postes de directeur d’école sont gérés par des ressortissants de ces villages ou des localités proches. Et 60% des enseignants sont de retour chez eux.
Des postes de directeur d’école gérés par des enseignants locaux
Depuis presque 3 ans, il est difficile de gagner une direction à l’élémentaire, via le Mouvement national des mutations des enseignants, dans l’Inspection de l’éducation et de la formation de Pété. Car les postes sont gérés par des enseignants revenus chez eux. Les écoles élémentaires d’Aéré Lao, de Méri, Cas-Cas, Madina Ndiathbé, Pété, Lougué, Galoya, Mbolo Birane sont dirigées par des enseignants «en service à la maison». Ou d’une localité voisine. C’est le cas des écoles élémentaires de Diaba, Saldé, Karawoyndou et celles situées dans l’île à Morphil. Ainsi, avec la proximité de Pété, les enseignants originaires des localités polarisées par cette inspection ont fait du service dans sa localité, une mode.
A côté même des directeurs d’école, d’autres enseignants demandent des mutations pour un poste d’adjoint afin de revenir servir à domicile. Et de nombreux enseignants, venus pour la plupart du département de Matam, ont envahi l’Ief de Pété dans l’objectif de revenir pour servir chez eux. Même si les 5 inspections de l’Education et de la formation voient le départ massif d’enseignants avec peu d’arrivées, l’Ief de Pété reçoit de plus en plus d’enseignants revenus dans leur localité. Ceci permet peu à peu la stabilité dans les écoles.
Aujourd’hui, les départements de Matam, Kanel, Podor, à chaque fin d’année, constatent amèrement le départ massif d’enseignants. Des maîtres pourtant qui ont commencé leur service dans ces départements, demandent à être affectés à partir de leur troisième année. Et le Fouta devient une zone où des enseignants sont affectés pour leur première année dans l’enseignement, et une fois qu’ils ont acquis une certaine expérience, partent pour être remplacés encore par d’autres nouvellement sortis des écoles de formation.
A Pété, on compte déjà 50 départs pour 10 arrivées au niveau de l’élémentaire. Mais, cette saignée annuelle n’épargne pas les collèges et lycées du Fouta. Et comme dans l’Administration, les supérieurs hiérarchiques se font la part belle. Les inspecteurs d’Académie de Matam et Saint-Louis, pour résorber le gap dans les lycées et collèges, soustraient aux écoles élémentaires leurs enseignants titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur pour en faire des chargés de cours.
Les départements de Matam et Kanel, qui comptaient alors entre 2002 et 2014, un grand nombre d’enseignants originaires de la région de Saint-Louis (départements de Saint-Louis et Podor), sont confrontés d’année en année au départ de ces derniers pour rejoindre des écoles situées dans l’Inspection de l’éducation et de la formation de Pété où ils sont originaires. Un retour pour enseigner dans leur localité devenu une mode. Une règle !