Bara Dolly, Suzanne, Diattara: …. Ces politiques des temps modernes
Bara Dolly, Suzanne, Diattara: …. Ces politiques des temps modernes

Bara Dolly, Suzanne, Diattara: …. Ces politiques des temps modernes

Les écarts de langage des hommes politiques préoccupent de plus en plus les observateurs. Cheikh Bara Doly Mbacké est sous le coup de l’article 80. Suzanne Camara appelle à l’assassinat du leader politique Ousmane Sonko et Yankhoba Diattara demande à ce que ce dernier soit encore ‘’circoncis’’ afin de ‘’protéger les femmes’’. Et ces politiques ne sont pas les seuls. On en a tellement entendu, à ce propos, des vertes et des pas mûres que nous sommes tous en train de nous demander si c’est une tendance générale ou simplement le dérapage de certains. Il se susurre que nous sommes en face d’une tendance générale parce que tout simplement, le phénomène n’est pas propre au Sénégal.

En Europe et dans d’autres pays, le populisme gagne du terrain avec l’arrivée au pouvoir de partis d’extrême droite dirigés par des leaders qui stigmatisent systématiquement les immigrés. Les Zemmour et autres types de ce genre ont gagné depuis quelques années une notoriété du fait d’une forme d’arrogance doublée d’une condescendance avec des idées suprématistes blanches ou civilisationnelles qui désarçonnent plus d’un. Ici au Sénégal, la politique a perdu, depuis belle lurette, ses lettres de noblesse. Les partis mouvements ne se réfèrent pratiquement plus à des idéologies ou s’ils ne font, c’est pour la forme.

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L’école du parti se fait rare, militants et cadres sont laissés à eux-mêmes. Pis, on s’engage en politique comme on entre dans le conseil d’administration d’une société commerciale, c’est-à-dire avec la pensée de récolter des bénéfices. Un ‘’actionnariat politique’’ qui fait des coalitions des ‘’groupements d’intérêt politique’’. Dans ces conditions, quand les gens touchent à leurs partis ou coalitions, ils sentent leurs investissements menacés et réagissent avec tellement de passion que cela fait peur. A cela s’ajoute le fait que les populations auxquelles ils s’adressent sont aussi à l’image des politiques. Ce sont des gens qui ont de plus en plus la paresse de réfléchir et s’accrochent à l’anecdotique beaucoup plus qu’à la réflexion profonde.

C’est pourquoi, la communication politique a suit l’évolution du marketing commercial et privilégie largement la manipulation basée sur le mensonge. Ce qui importe ici n’est plus de convaincre mais plutôt de subjuguer, d’impressionner, de bluffer le maximum possible afin de créer toutes les conditions de la sympathie chez soi et de susciter la haine et la désaffection contre son adversaire. C’est dans cette dynamique que l’on entend tous ces propos, désobligeants entre adversaires qui s’érigent, aujourd’hui, en pires ennemis qui soient. Ce qui est cependant dommage pour le cas du Sénégal, c’est que certains puissent tomber sous le coup de l’article 80 et que d’autres, parce qu’ils sont proches du pouvoir, soient dans une impunité totale malgré l’énormité de leurs déclarations.

Ces manquements, d’ordre judiciaire, encouragent ces pratiques. Il s’y ajoute le fait que la presse se sent obligée de s’aligner dans cette logique en invitant souvent des polémistes professionnels ou en répondant, massivement à leurs invitations. Si on s’intéresse de près aux profils de gens qui sont invités, on se rend compte aisément que les journalistes sont, eux aussi, à la recherche du buzz et se soucient de moins en moins d’informer juste et vrai. Car, il faut satisfaire une certaine clientèle en mettant en avant des critères commerciaux.

A ce propos, le mensonge exerce un très fort pouvoir d’attraction et pollue l’atmosphère. Conséquence, beaucoup de journalistes expérimentés désertent les rédactions au profit d’affairistes de plus en plus nombreux et des cadres, sérieux, réfléchis tournent le dos au terrain politique. Si donc des journalistes de moins en moins regardant sur la déontologie et l’éthique travaillent avec des politiques qui font de leur engagement, du business, bonjour les dégâts.

Assane Samb

 

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