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Les sorties du leader du Pastef Ousmane Sonko ont suscité, encore une fois, beaucoup de polémiques. Sonko a encore secoué le cocotier en abordant, lors de son meeting de Ziguinchor, des questions sensibles dont celui de la Casamance, du Général Kandé et du livre de cette chercheuse française qui, en principe, n’a rien de politique.
A propos du Général, il a abordé des dossiers manifestement classés secret défense ou à la limite secret d’Etat parce qu’il révèle avoir trouvé des rapports dont le contenu allait dans le sens d’empêcher que Diomaye soit candidat ou de l’installer comme Président de la République, etc.
Il a argué que c’est pour ces raisons que certaines mesures ont été prises et que l’affection du Général Kandé en Inde n’a rien à voir avec le conflit en Casamance. L’allusion était on ne peut plus directe. Et beaucoup de sénégalais se sont indignés de cette sortie estimant que ces questions sont trop sensibles pour être traitées sur la place publique.
Des réactions d’hostilité sans doute légitimes. Sonko n’est plus dans l’opposition. Il est maintenant Chef de gouvernement, casquette dont il ne peut se départir. Par conséquent, il doit savoir qu’il est soumis à une obligation de réserve et que certaines affaires relèvent du secret d’Etat ou de la raison d’Etat.
S’il continue à se comporter de la sorte, il y aura deux conséquences graves : soit il va finir par entrer en conflit avec certaines institutions de la République, soit il va entrer en conflit avec le Chef de l’Etat lui-même qui ne pourra pas continuer à rester inactif.
Or, les deux scénarios sont à éviter. Et c’est possible. Nous savons que c’est un leader politique. Et à ce titre , il doit battre campagne, attaquer et cogner ses adversaires. Mais, il faut savoir différencier ceux qui incarnent les institutions de la République des politiques engagés dans des batailles électorales.
L’Armée a toujours été au-dessus de la mêlée. Et elle doit garder cette posture pour le bien de tous.Personne ne souhaite qu’il y ait, dans ce pays, une crise institutionnelle ouverte dont les plus hautes autorités sont au centre. Car, les conséquences seraient imprévisibles.
Donc, Sonko doit se ressaisir au nom de la paix et de la préservation de l’unité nationale.
Assane Samb
