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Confidences de pèlerins qui ont côtoyé la mort à La Mecque

Plus de 1 000 pèlerins sont morts  pendant le hajj. Dans les colonnes de L’OBS repris par Senenews, des pèlerins sénégalais racontent les morts dans les rues de La Mecque.

Abdoul Aziz Diop, pèlerin : «C’est traumatisant de voir des morts sur le bord de la route»

«Il faut revoir la question de l’âge. Il faut que l’Etat prenne cela très au sérieux. Je suis tombé sur un pèlerin sénégalais et je suis sûr que si je ne l’avais pas secouru, il serait mort. C’est un vieux que j’ai rencontré à Mouna. Il avait perdu connaissance et était en plein délire. Quand on lui demandait son nom, il nous disait qu’il habitait en face de chez Modou Lô à Guédiawaye alors que c’est lui-même qui s’appelle Modou Lô. J’ai appelé Houréye Thiam pour lui dire que le vieux a été convoyé par Aly Diaw. Elle m’a demandé de l’amener au 30 bureau 26. C’est très difficile. La chaleur est infernale. Quand tu marches, tu vois des corps sans vie sur le bord de la route. C’est très éprouvant. Il faut que les conditions pour quitter la Mecque et aller à Mouna soient revues. Il faut qu’on puisse mettre des bus et sécuriser la route pour qu’il n’y ait pas d’embouteillages. C’est inexplicable. Il fait extrêmement chaud. Les gens se perdent facilement surtout si certaines routes sont barrées. C’est traumatisant de voir des morts sur le bord de la route. Des amis m’ont rapporté qu’un jour, ils ont dépassé 7 personnes décédées dans la rue. C’est flippant. C’est terrible. Il faut que l’Etat vérifie l’âge des pèlerins et veille surtout sur les visites techniques. Il y a des visites médicales de complaisance. Certains pèlerins sont malades et ça pose énormément de problèmes. On a entendu parler de 600 morts dont 300 Égyptiens, nous n’avons pas le bilan officiel, mais ça fait peur. Il y a plein de gens autour de la Kaaba. Quand je faisais mon dernier tawaf, j’ai vu une femme qui était tellement mal en point que je me suis dit qu’elle allait mourir. C’est vraiment compliqué et éprouvant. Il faut que les gens insistent sur l’âge, sinon on va vers une catastrophe.»

 

 

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Modou Guèye, pèlerin : « Certains pèlerins ne suivent ni les consignes, ni les alertes météos… »

«Il fait très chaud. Certains pèlerins ne suivent ni les consignes, ni les alertes météos. Ils marchent sur des longues distances avec une chaleur infernale. J’ai vu un corps sans vie à Arafat. C’est après qu’on nous a dit que c’est un Nigérien qui convoyait des pèlerins qui venaient des États-Unis. Plusieurs personnes décèdent parce qu’elles sont malades. Certaines, à cause de la chaleur. Il y en a qui quittent Mousdalifa pour rallier Mouna, le jour de la Tabaski et y rester trois jours avant de rejoindre la Mecque, comme il n’y a pas de voiture de transport, les gens marchent sur plus de 10 kilomètres sous une chaleur étouffante. C’est là-bas qu’il y a le plus de morts parce qu’il fait extrêmement chaud.»

Oustaze Assane Diop : «Le jour de la Tabaski, nous avons dépassé au minimum 5 morts sur le bord de la route…»


«Il y a eu plein de manquements. L’étape de Mouna est la plus difficile. Des millions de personnes se retrouvent dans un seul endroit où les températures peuvent atteindre les 47° à 51°. Les gens n’ont même pas d’eau glacée à boire. Le système de climatisation n’est pas efficace. Les tentes peuvent contenir jusqu’à 300 personnes. Les conditions y sont excessivement difficiles. Le jour de la Tabaski, nous avons dépassé au minimum 5 morts sur le bord de la route alors que nous étions en taxi. L’ami avec lequel on était tellement traumatisé qu’il ne pouvait piper mot. Il a gardé le silence durant tout le trajet. C’est après que les policiers sont intervenus. C’est après que nous avons entendu parler de 1000 morts et on nous a dit que c’était dû à la chaleur.

 

J’ai fait 18,5 kilomètres le jour de Arafat (samedi 15 juin) de 06 à 11 heures sous 47°. Tu ne vois pas de voiture et quand tu interpelles les policiers, ils se limitent à te jeter une bouteille d’eau. L’ambulance que j’ai arrêtée m’a dit qu’elle pouvait me laisser à la Mecque parce qu’elle ne pouvait pas aller jusqu’à Arafat. Les conditions sont infernales. Même les jeunes souffrent. Les vieux ne peuvent pas tenir sous cette chaleur et c’est pourquoi ils meurent. Nous sommes dans le convoyage des pèlerins depuis des années, donc nous avons l’habitude d’entendre que des gens sont morts ici, mais l’ami avec lequel j’étais, est vraiment traumatisé. L’année dernière, nous étions à une dizaine de pèlerins sénégalais décédés, cette année nous en avons 5. Il faut que l’encadrement soit revu, les conditions de transport. C’est un véritable casse-tête. Les gens sont épuisé

 

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