Le nombre de cas hebdomadaires de COVID-19 en Afrique a baissé de plus de 20 %, soit la plus forte baisse en une semaine, en l’espace de deux mois, alors que l’on assiste à un ralentissement de la troisième vague de la pandémie. Cependant, le rythme de décélération est plus lent que celui des vagues précédentes, ce qui s’explique par l’impact de variantes plus transmissibles.
Au 5 septembre, plus de 165 000 cas ont été recensés sur le continent en l’espace d’une semaine, soit 23 % de moins que la semaine précédente, mais ce qui reste bien plus que le nombre d’infections hebdomadaires enregistrées lors du pic de la première vague. Le variant Delta, plus contagieux, a alimenté la troisième vague et circulé de façon prédominante dans plusieurs pays en proie à une recrudescence de la COVID-19. En Afrique australe, par exemple, où 4000 informations sur le génome ont été produites en août, le variant Delta a été détecté dans plus de 70 % des échantillons provenant d’Afrique du Sud, du Botswana et du Malawi, et dans plus de 90 % des échantillons expédiés depuis le Zimbabwe. « Si le nombre de cas de COVID-19 a considérablement diminué, il est frustrant de constater que le ralentissement de la maladie est très lent à cause des effets persistants du variant Delta, qui présente un taux de transmissibilité plus élevé », a indiqué la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique. « Nous menons une action décisive et nous fournissons un appui aux pays afin de renforcer la surveillance des agents pathogènes par le séquençage du génome pour détecter les variantes de la COVID-19 et y riposter avec efficacité. » En collaboration avec l’Institut national de bio-informatique d’Afrique du Sud, l’OMS joue un rôle de premier plan en vue d’établir un centre régional d’excellence pour la surveillance génomique et la bio-informatique dans la ville du Cap. Ce centre desservira, dans un premier temps, 14 pays, avant d’être agrandi et d’offrir ses prestations à davantage de pays.
L’année dernière, l’OMS et ses partenaires ont établi un réseau de laboratoires consacré au séquençage du virus responsable de la COVID-19 en Afrique. Ce réseau a, jusqu’à présent, pu produire environ 40 000 séquençages. « Le continent accuse un retard considérable par rapport au reste du monde en ce qui concerne le séquençage, avec seulement 1 % des plus de trois millions de séquençages de la COVID-19 réalisés dans le monde qui l’ont été en Afrique », a souligné la Dre Moeti. « La troisième vague nous a démontré que les variantes ont la capacité de contrecarrer les initiatives visant à maîtriser la pandémie. Les pays doivent redoubler de vigilance en matière de surveillance, car faute d’informations sur les génomes, les variantes peuvent se propager sans être détectés. Nous ne pouvons pas régler un problème, si nous ne pouvons pas l’évaluer. » En outre, l’OMS a récemment apporté un soutien financier à certains pays, notamment Eswatini, Sao Tomé-et-Principe et le Sénégal, pour renforcer la surveillance génomique.
Actuellement, le variant Delta, prédominant, a été détecté dans 31 pays africains, tandis que les variantes Alpha et Bêta l’ont été respectivement dans 44 et 39 pays. Initialement identifié en Afrique du Sud, le variant C.1.2 a quant à lui été détecté jusqu’à présent chez 130 personnes dans dix pays, dont cinq en Afrique. Bien que ce variant ait présenté des mutations inquiétantes, il n’existe pas de données probantes indiquant qu’il est plus transmissible ou qu’il peut entraver l’efficacité du vaccin. Cependant, davantage de recherches sont nécessaires.
5,5 millions de doses de vaccin reçues à la première semaine de septembre
Alors que la troisième vague de la pandémie de COVID-19 en Afrique ralentit, le nombre des expéditions de vaccins vers le continent continue d’augmenter, avec environ 5,5 millions de doses reçues par le canal du COVAX au cours de la première semaine du mois de septembre. Cependant, seulement environ 3 % de la population du continent est entièrement vaccinée. « Pour faire pencher la balance en notre faveur dans la lutte contre cette pandémie, nos meilleurs efforts visant à réduire la transmission au moyen de mesures de santé publique doivent être accompagnés d’une très forte augmentation de l’approvisionnement en vaccins et des vaccinations », a déclaré la Dre Moeti.
9 décès et 43 nouveaux cas enregistrés
Une baisse de nouveaux cas de contamination a été observée hier. En effet, les résultats des examens virologiques publiés lors du point sur l’évolution de la pandémie de la Covid-19 par les services du ministère de la Santé et de l’action, font état de 43 tests positifs sur 1 822 tests effectués. Ces résultats virologiques ont ainsi produit un taux de positivité de 2,36%. Les tests positifs sont répartis entre 2 cas contacts suivis par les services dudit ministère et 41 cas issus de la transmission communautaire, dont 16 dans la région de Dakar et 25 dans les autres localités en régions. Il est à signaler que 21 cas graves sont actuellement pris en charge dans les services de réanimation du pays. Pis, 9 décès liés à la Covid-19 ont été enregistrés dans des structures hospitalières, d’après les agents du ministère de la santé. Egalement, 523 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et sont donc déclarés guéris. Ils sortiront de l’hôpital dans les prochaines heures. L’état de santé des patients hospitalisés est «stable». Par ailleurs, 73 353 cas ont été recensés positifs au Sénégal. Ils sont 65 554 guéris, 1 825 décédés, 1 évacué et encore 5973 patients sous traitement. Hier, 4651 personnes ont été vaccinées, portant le nombre total à 1 186 796, depuis le 23 février.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale exhorte les populations au respect strict des mesures de prévention individuelle et collective à savoir l’obligation du port du masque, la distanciation physique d’au moins un (1) mètre dans les lieux de rassemblements ou publics et le lavage fréquent des mains en vue pour freiner la propagation du coronavirus.