Sous l’effet de la campagne de vaccination, la part des plus de 70 ans en réanimation recule depuis le début de l’année. Celle des moins de 60 ans progresse en revanche, un effet potentiel du variant britannique.
C’est l’une des particularités de la « troisième vague » épidémique observée depuis le début de l’année. A mesure que le variant B.1.1.7 du SARS-CoV-2 (le variant dit britannique) progresse partout en France et que la pression se fait plus forte sur les hôpitaux, les patients admis en soins critiques sont plus jeunes que ceux que les médecins réanimateurs ont pris en charge lors des précédentes vagues.
A l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), plusieurs indicateurs viennent, désormais, confirmer cette impression.
« Depuis un mois, l’évolution s’est stabilisée et confirmée », relate Antoine Vieillard-Baron, chef de service en médecine intensive-réanimation à l’hôpital Ambroise-Paré. L’âge médian des patients Covid-19 en réanimation est passé de 65 ans en 2020 à 63 ans en 2021, selon l’AP-HP. « Cette baisse peut paraître faible, mais ce chiffre ne suffit pas à refléter l’importance du signal que nous voyons », ajoute le professeur Vieillard-Baron.
En regardant l’âge des nouveaux entrants, depuis près d’un mois, c’est plus spectaculaire : « Ces dix derniers jours, plus de 40 % des patients admis en réanimation ont moins de 60 ans, c’est bien supérieur à ce que l’on a observé lors des précédentes vagues, où les moins de 60 ans représentaient plutôt 30 % des entrées », affirmait-il au Monde le 19 mars. Depuis, la part des moins de 60 ans atteint ces derniers jours presque 50 % des nouveaux entrants en réanimation.