Il n’a finalement pas été inhumé ce samedi comme prévu. Le décès de Moustapha Bâ, ancien Ministre des Finances et du Budget, n’est pas naturel. Cette révélation est du Parquet de Dakar qui avait ordonné une autopsie. Ce résultat est toutefois en porte à faux avec le constat fait en France qui avait conclu à une mort « naturelle ». Il faut dire que les français n’avaient pas pratiqué d’autopsie.
Du coup, le Sénégal est allé beaucoup plus loin en partant d’indices suspects tendant à démontrer que le décès est dû à des actes criminels et ceci en vertu des dispositions de l’article 66 du Code de procédure pénale. Car, c’est cela que signifie une mort non-naturelle. Toutefois, à l’état actuel de l’enquête ou de ce que l’on en sait, il est difficile d’en dire plus. Son épouse sera convoquée par la Division des investigations criminelles (Dic) pour audition. Ce qui est tout à fait normal. Serait-elle suspecte.
Rien ne le dit cependant. En clair, aucune piste n’est à négliger. Si la mort de l’ancien ministre est d’origine criminelle, les suspects peuvent venir de sa famille, de son entourage, d’anciens collègues. Les raisons peuvent donc être personnelles ou professionnelles. Ce qui est sûr est que les faits se sont produits en France, pays où son épouse s’est rendue juste avant le décès de son mari. Ce qui est important à souligner est que les autorités judiciaires sénégalaises avaient déjà détecté des indices suspects avant l’autopsie qui a confirmé leurs craintes. Donc, nul doute qu’elles en sauront un peu plus. Et que si c’est nécessaire, une commission rogatoire sera envoyée en France pour plus de précisions.
Aucune piste n’est à écarter mais rien ne dit que tout cela soit lié à ses fonctions d’ancien ministre. L’homme était resté technocrate sans une réelle implication dans les batailles politiques. Et les chiffres qu’ils avançaient sont à la disposition de son ministère d’autant plus que ce sont ses anciens collaborateurs qui sont aujourd’hui à la tête du Budget.
Toutefois, nous ne connaissons ni les commanditaires ni les exécutants encore moins leurs motivations si les actes criminels sont avérés. Alors, il faudra patienter et attendre les résultats de l’enquête en cours qui ne manquera pas d’avoir des rebondissements certains. Les sénégalais attendent avec impatience de connaître la vérité.
Assane Samb