Deux mois se sont écoulés entre l’audience du 12 octobre à Ziguinchor, lors de laquelle le président du tribunal d’instance a ordonné la réinscription d’Ousmane Sonko sur les listes électorales et celle d’hier, au tribunal de première instance de Dakar, après la cassation prononcée par la Cour suprême du premier jugement cité.
Dans la course contre la montre autour de l’enjeu de la participation à l’élection présidentielle 2024 de l’opposant, deux jours précieux seront perdus avant la décision du président du tribunal de première instance de Dakar qui rendra son verdict ce jeudi.
Une décision qui respecte les formes juridiques. C’est l’avis de Me Clédor Ly, avocat d’Ousmane Sonko qui a déclaré, au sortir du tribunal : ‘’Cela fait partie du droit. Le juge a bien 48 heures pour délibérer. Si ce jeudi, la décision n’est pas favorable à une partie ou une autre, les chambres réunies vont donner l’ultime décision.’’
Ainsi, cette affaire est appelée à se prolonger de nouveau devant la Cour suprême, quelle que soit la décision du juge demain. Déjà, précise le coordonnateur du pool d’avocats du maire de Ziguinchor, ‘’nous attendons de voir si le juge de Dakar va confirmer la décision de Ziguinchor ou s’il aura un autre point de vue qui sera nécessairement encore devant les chambres réunies de la Cour suprême’’, indiquant qu’un recours sera déposé si la décision venait à être défavorable à son client.
Il en sera sans doute ainsi pour l’autre partie dont le recours est à l’origine de ce retour au point de départ.
Alors que les prétendants à la Présidentielle de 2024 ont jusqu’au 26 décembre pour déposer leur dossier devant la Cour constitutionnelle chargée de vérifier et de valider les candidatures, le temps presse pour les avocats d’Ousmane Sonko actuellement en prison. À partir du 14 décembre, il ne lui restera plus que 12 jours pour déposer, si la décision du tribunal lui est favorable. Les fiches de parrainage lui ont été refusées et la caution déposée par son mandataire à la Caisse des dépôts et consignations a été retournée.
Malgré tout, les espoirs ne sont pas nuls pour les partisans du leader de l’ex-Pastef. Avec une décision favorable demain, le recours n’étant pas suspensif dans le cas d’espèce, selon les spécialistes, il gagnera le droit de déposer un dossier de candidature au Conseil constitutionnel. Même si la DGE avait refusé de prendre en compte la décision du tribunal de Ziguinchor de réintroduire Ousmane Sonko sur le fichier électoral, en se basant sur le recours introduit par l’agent judiciaire de l’État.
Si toutefois le tribunal de première instance de Dakar déboute sa demande de réintégration, s’en sera pratiquement fini des chances d’Ousmane Sonko de participer au scrutin du 25 février 2024. Même en introduisant un recours, Sonko devra compter sur un miracle afin de voir la Cour suprême vider cette affaire avant la date limite de dépôt des parrainages.