Dans le cadre OFF de la Biennale de Dakar, « Ly Lagazelle » photographe ivoirienne expose ses photos à l’ambassade de la Côte d’Ivoire à Dakar. Occasion saisie par cette artiste de faire le parcours pour plus de soutien à l’endroit des autorités africaines pour faire développer leur métier de photographe.
La photographie « Ly Lagazelle » développe trois thématiques dans ses œuvres à savoir la discrimination liée au genre, l’anthropologie en parlant d’identité culturelle et d’identité de soi et l’impact humain sur l’environnement. » L’anthropologie, dans le sens où je parle du lien de l’homme entre la terre, l’identité. On parle de l’Afrique du rebondissement de notre continent. Donc je décide de mettre une interconnexion liée justement à la thématique du projet, qui est en rapport aussi avec la thématique de notre off, qui parle de connexion. Pour moi, c’était un moyen d’expression et de faire passer un message à ma génération », dit-elle.
Et de poursuivre: » Il y a la discrimination liée aux gens car ce n’est pas qu’aux femmes, certains hommes aussi sont victimes de violences et elle n’est pas que physique. Elle est psychique, morale et existe même dans notre lieu de travail ». La photographie donne l’exemple des femmes qui exercent des métiers dits métiers d’hommes. « C’est une sorte de violence psychique parce qu’il n’y a pas de métier d’homme. Il n’y a qu’un métier. Aujourd’hui, ma soeur veut être caméraman. Ce n’est pas un métier qui est lié qu’aux hommes mais que tout le monde fait », estime-t-elle. Et d’ajouter : » Il y avait beaucoup de photographes hommes. Et peu de femmes jusqu’à aujourd’hui. Donc, partie de ce principe, j’estime que ça fait partie d’une thématique de violence.. Après, ça peut être la violence dans les couples. Dans le sens de la violence aussi par rapport aux enfants ».
Sur le développement de la photographie en Afrique, « Ly Lagazelle » est d’avis qu’elle n’est considérée. « Un photographe va vendre une oeuvre, à 5 millions F Cfa et on va dire, c’est seulement une photo car tout le monde fait de la photo. Je pense que la photo immortalise des moments et reste vivante », explique-t-elle. Et de soutenir : Il faudrait que nos autorités en Afrique commencent à développer des accompagnements pour des photographes afin de pouvoir être implanté un peu partout dans le monde ». En ce sens, elle indique qu’il y a des gens qui sont passionnés, qui veulent faire de la photo et s’exprimer à travers cet art. Mais, ils n’ont pas d’accompagnement. Du coup, ils font de la photo, mais ils font autre chos aussi. « Il est temps que l’Afrique accompagne ses artistes « , laisse-t-elle entendre.
Pour le directeur de cabinet de la culture et de la francophonie de la République de Côte d’Ivoire, Assane Thiam, la plupart des artistes se plaignent de ne pas être soutenus. « Malheureusement, ils sont toujours restés dans la subvention plutôt que de se constituer en entreprise pour pouvoir bénéficier des financements. Les financements sont en train de se mettre en place au sein de différentes institutions bancaires », rassure-t-il. Et de poursuivre : »L’UEMOA est en train de mettre en place un fonds qui va partir de 20 milliards à 200 milliards de fonds, ce n’est pas d’ici 3-4 ans. Et à partir de l’année prochaine, le fonds ne sera pas mis en place ». A l’en croire, ce type d’exposition donnent la chance aux artistes de bénéficier de l’appui des différents bancaires du fonds.
NGOYA NDIAYE