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Développement durable: « Il est temps de libérer le pouvoir de paix de l’Afrique » (Guterres)

Il a souligné la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations unies et d’autres institutions mondiales créées après la Seconde Guerre mondiale, qui sont désormais obsolètes. La paix est la clé de l’avenir de l’Afrique et du renforcement de la voix et de l’influence du continent dans la construction de la paix dans le monde, a déclaré jeudi le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, devant le Conseil de sécurité. « Il est temps de libérer la puissance pacifique de l’Afrique », a-t-il affirmé lors de l’ouverture d’un débat sur le rôle crucial du continent dans la résolution des défis sécuritaires et de développement à l’échelle mondiale, organisé par le Mozambique, qui préside le Conseil pour le mois de Mai.

Décrivant l’Afrique comme une « voix majeure pour le bien mondial », il a souligné des exemples de son unité et de sa solidarité dans un monde fracturé, mettant en lumière ses efforts contre la pauvreté, la faim, le soutien aux réfugiés, le développement durable et la réforme du système financier mondial, ancien de plusieurs décennies.

M. Guterres a déploré que malgré ces efforts, de nombreux Africains soient encore pris dans des conflits ou confrontés au danger incessant du terrorisme et de l’extrémisme violent dans leurs communautés.

Évoquant la guerre et l’aggravation de la crise humanitaire au Soudan, il a averti que l’intensification des hostilités à El Fasher « ouvre un nouveau chapitre alarmant » dans un conflit qui perdure depuis deux ans. « Il est impératif d’engager un effort mondial concerté pour obtenir un cessez-le-feu, suivi d’un processus global de paix pour mettre fin à cette effusion de sang », a-t-il souligné.

Faire taire les armes

M. Guterres a présenté trois mesures pour renforcer le leadership africain en matière de paix, tant sur le continent que sur la scène internationale. « Tout d’abord, la paix est nécessaire en Afrique même », a-t-il affirmé, mettant en avant le partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine (UA) ainsi que le soutien à son initiative « Faire taire les armes ».

Il a également salué l’adoption l’année dernière par le Conseil de sécurité de la résolution 2719, qui permet aux opérations de maintien de la paix dirigées par l’UA et mandatées par le Conseil d’accéder aux contributions statutaires de l’ONU. Les deux organisations « continueront à collaborer pour prévenir les conflits avant qu’ils n’éclatent, les gérer efficacement lorsqu’ils surviennent et construire une paix durable lorsqu’ils sont résolus », a-t-il déclaré.

Deuxièmement, a-t-il poursuivi, la participation et le leadership africains doivent être intégrés dans l’architecture mondiale de la paix et de la sécurité. Il a souligné la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations unies et d’autres institutions mondiales créées après la Seconde Guerre mondiale, qui sont désormais obsolètes.

En raison des inégalités structurelles, les États africains subissent de manière disproportionnée les effets des conflits, d’un système financier mondial injuste et de la crise climatique.

Éloges du Kenya

Pourtant, a-t-il ajouté, les pays africains s’impliquent et contribuent aux efforts de paix dans le monde. Il a félicité le Kenya pour son rôle de leader dans la prochaine mission multilatérale de soutien à la sécurité qui sera déployée en Haïti pour aider à mettre fin à la violence endémique des gangs. Il a également salué d’autres pays africains qui ont proposé d’envoyer des troupes.

Le Secrétaire général a souligné que l’Afrique mérite d’avoir sa voix entendue dans l’architecture mondiale de paix et de sécurité. « Le renforcement de la voix de l’Afrique ne peut se réaliser que si les pays africains peuvent participer aux structures de gouvernance mondiale sur un pied d’égalité », a-t-il insisté, suggérant de « remédier à l’absence de représentation permanente de l’Afrique au sein de ce Conseil ».

Le Secrétaire général a annoncé que le sommet de l’avenir, qui se tiendra au siège des Nations Unies en septembre, sera l’occasion de faire progresser ce dossier ainsi que d’autres, telle que la réforme du système financier mondial.

Un nouveau Conseil de sécurité

Le commissaire de l’UA chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité, Bankole Adeoye, a souligné qu’il était impératif de reconfigurer l’architecture mondiale de la paix et de la sécurité. « L’ordre mondial émergent doit promouvoir un multilatéralisme renouvelé et en réseau dans l’intérêt de la stabilité mondiale. C’est un droit pour l’Afrique et pas seulement une demande », a-t-il déclaré par vidéoconférence.

En outre, le nouveau Conseil de sécurité des Nations unies « doit être élargi, inclusif, pro-africain, plus démocratique, réactif, légitime, équitable et responsable ». M. Adeoye a également mis l’accent sur la question du financement des opérations de paix, appelant à un « accès inconditionnel et sans entrave aux contributions mises en recouvrement par les Nations unies pour les activités de paix et de sécurité ».

Construire une paix durable

Le président de la Commission de consolidation de la paix des Nations unies (CCP), l’ambassadeur brésilien Sérgio França Danese, a réaffirmé l’engagement total de la CCP à aider les pays africains qui le souhaitent.


Il a évoqué le travail de la CCP sur plusieurs piliers, notamment le renforcement des institutions, les processus électoraux, l’État de droit, la justice transitionnelle, la réforme du secteur de la sécurité et le programme relatif aux femmes, à la paix et à la sécurité. « Ce ne sont que des points de départ pour la normalisation des États en transition et en situation d’après-conflit », a-t-il déclaré.

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