La Banque mondiale (BM) dit tabler sur une progression de croissance comprise entre 2,3 et 3,4 % en 2021, l’impact du regain des infections de Covid-19 risquant de ‘’tirer ces prévisions vers la fourchette basse’’, indique la dernière édition d’Africa’s Pulse, le rapport semestriel que l’institution financière consacre à la conjoncture économique africaine. ‘’Les prévisions de croissance pour la région tablent sur une progression comprise entre 2,3 et 3,4 % en 2021, en fonction des politiques adoptées par les pays et la communauté internationale’’, écrivent les auteurs du rapport. ‘’Avec un taux d’infection d’environ 40 % supérieur à celui de la première vague, ajoutent-t-ils, la deuxième vague de coronavirus risque de tirer ces prévisions vers la fourchette basse.’’
Si certains pays sont parvenus à faire reculer significativement la propagation du virus grâce aux mesures de confinement, d’autres sont confrontés à une hausse des contaminations, constatent les auteurs du rapport. ‘’La croissance du PIB (produit intérieur brut) réel pour 2022 est estimée à 3,1 %. Dans la plupart des pays de la région, le niveau d’activité à la fin de l’année 2021 sera bien inférieur aux prévisions établies avant la survenue de la pandémie — une situation qui risque d’aggraver les conséquences négatives durables de la crise sanitaire sur le niveau de vie des habitants’’, soulignent-ils. Selon les auteurs du document intitulé ‘’Le Covid-19 : l’avenir du travail en Afrique et le nouveau paysage numérique’’, les pays d’Afrique subsaharienne ne bénéficieront pas tous de la même dynamique de reprise.
‘’En Afrique de l’Est et [en Afrique] australe, écrivent-ils, la croissance devrait reculer à -3 % en 2020, plombée en particulier par les performances modestes de l’Afrique du Sud et de l’Angola, les deux locomotives de la sous-région. En dehors de ces deux pays, l’activité économique devrait rebondir de 2,6 % en 2021 et de 4 % en 2022.’’ Ils ajoutent que le PIB réel en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale devrait progresser de 2,1 % en 2021 et de 3 % en 2022. Dans ces deux régions du continent africain, ‘’la croissance s’est contractée de 1,1 % en 2020, un résultat supérieur aux prévisions d’octobre 2020, grâce à un fléchissement moins prononcé que prévu de l’activité au second semestre au Nigeria’’, indique le rapport. Il souligne également que ‘’les pays africains peuvent accélérer leur redressement, en intensifiant les mesures actuelles de soutien à court terme à l’économie et aux populations, en particulier les femmes, les jeunes et les autres groupes vulnérables’’.
‘’Ces politiques doivent aller de pair avec des réformes encourageant une hausse d’une productivité inclusive et de la compétitivité des pays’’, préconise le rapport selon lequel l’allégement du fardeau de la dette devrait permettre de dégager des ressources publiques pour investir notamment dans l’éducation, la santé et les infrastructures. De même les investissements en faveur du capital humain contribueront-ils ‘’à atténuer le risque de dommages durables liés à la pandémie, dont la plupart se manifesteront à plus long terme, tout en stimulant la compétitivité et la productivité’’.
‘’Les douze prochains mois seront décisifs pour permettre à la zone de libre-échange continentale africaine de jouer pleinement son rôle pour accélérer l’intégration des pays d’Afrique dans les chaînes de valeur régionales et mondiales’’, prédit le document. Il rappelle enfin que les réformes visant à combler les lacunes en matière d’infrastructures numériques et à améliorer l’inclusivité de l’économie numérique sont la clé de l’amélioration de la connectivité, de l’accélération de l’adoption des technologies numériques et de la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour les hommes et les femmes du continent.