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France: Le retour en force de la Coqueluche, cette maladie qui peut être mortelle

Les cas de coqueluche ont littéralement explosé ces derniers mois en France, avec près de 6 000 cas positifs depuis le début de l’année 2024, contre seulement 496 en 2023. L’Institut Pasteur a également signalé la détection de deux souches résistantes aux antibiotiques, ce qui est préoccupant car les tout-petits et les personnes âgées sont les plus à risque de développer une forme grave, parfois mortelle, de la maladie. Une autre hypothèse évoque une baisse de l’immunité de la population après les années de pandémie de Covid-19 et des gestes barrières.

Les cas de coqueluche ont connu un boom inattendu ces derniers mois avec près de 6 000 nouveaux cas positifs depuis le début de l’année 2024, dont plus de 3 000 rien que pour le mois de mai. Pour comparaison, 496 cas ont été recensés en 2023. Le Centre national de référence (Institut Pasteur) appelle à la plus grande vigilance et souligne que deux souches résistantes aux antibiotiques ont identifiées en France.

5 854 cas de coqueluche ont été recensés depuis le début de l’année 2024. C’est près de 12 fois plus que le nombre de cas enregistrés sur l’ensemble de l’année 2023, qui était de seulement 495 cas. En 2022, selon l’Institut Pasteur, 67 cas positifs avaient été dénombrés, 34 en 2021. Et les chiffres sont vertigineux. Selon le Centre national de référence sur la coqueluche qui a alerté sur l’explosion du nombre de cas ce mercredi 5 juin, « plus de 1 400 cas confirmés par qPCR (PCR quantitative) ont été détectés en avril 2024 et plus de 3 000 en mai 2024 ».

L’épidémiologie de la coqueluche est cyclique, de 3 à 5 ans. Si la recrudescence actuelle n’est donc pas étonnante, « en revanche, elle est particulièrement intense ». Une piste : une plus faible immunité de la population après les années Covid et les gestes barrières. En 2017, année où le nombre de cas de coqueluche a été le plus important sur la période 2015-2023, 3 354 cas avaient été comptabilisés, soit beaucoup moins que les chiffres de 2024, lesquels sont déjà largement supérieurs.

Une immunité plus faible et des souches résistantes aux traitements

Les enfants et nourrissons sont les plus à risque de développer une forme grave de la maladie. « Chez les jeunes enfants, les complications notables sont des pneumonies ou des affections neurologiques (crises convulsives, encéphalites. Chez le nourrisson, la coqueluche peut être très grave voire mortelle car accompagnée d’une défaillance respiratoire ou multiviscérale », souligne l’Institut Pasteur. Concernant la flambée épidémique actuelle, « plusieurs cas de coqueluche grave chez des nourrissons ont été observés, nécessitant une prise en charge en réanimation ».

De plus, alors que les macrolides sont les antibiotiques de choix pour le traitement de la coqueluche, deux souches résistantes ont été identifiées en France en février et avril 2024. Jusqu’ici, une seule souche avait été repérée, en 2011. « La  de B. pertussis à ces antibiotiques est très élevée dans les régions asiatiques (particulièrement en Chine), mais reste rare en dehors de cette zone », précise le CNR.

« Une grande vigilance s’impose donc au niveau de la surveillance, du  et de la prise en charge des patients présentant des  évocateurs de la coqueluche ainsi que des personnes contacts. Il est également crucial de faire remonter les cas groupés ou clusters aux Agences Régionales de Santé en charge, et de mettre en place des mesures de gestion et des mesures préventives », conclut le CNR dans sa publication.

La coqueluche est une maladie très contagieuse

Infection respiratoire causée par la  Bordetella pertussis principalement, la maladie est extrêmement contagieuse. En effet, une personne contaminée transmet en moyenne la maladie à 15 individus, par voie aérienne, lors de contacts directs. En France, alors que le vaccin est obligatoire chez les nourrissons depuis le 1er janvier 2018, la  s’opère essentiellement des adultes ou adolescents chez qui les rappels n’ont pas été réalisés vers les nourrissons qui n’ont pas encore été vaccinés.


Pour rappel, une injection à deux mois et une à quatre mois de vie est obligatoire, suivi d’un rappel à 11 mois, d’un autre à 6 ans, puis entre 11 et 13 ans. Pour les adultes, un rappel est prévu à 25 ans et proposé jusqu’à 39 ans révolus, s’il n’a pas été réalisé. Afin de protéger les nouveau-nés avant la première injection, la  recommande la vaccination chez la femme enceinte à partir du deuxième trimestre de , en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’. Objectif : augmenter le transfert passif à travers le placenta des  maternels et assurer ainsi une protection optimale du nouveau-né grâce aux anticorps de sa mère.

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