Le gouvernement a annoncé le gel des importations d’oignons à partir du 25 janvier 2025. Cette mesure a été prise à l’issue de la réunion du comité de pilotage des accords de gel des importations dans le cadre de la régulation des marchés agricoles et du développement de la production locale. Cet acte reste une bonne nouvelle pour les producteurs qui pourront écouler leurs produits c’est-à-dire l’oignon durant plusieurs mois. Mais le hic, c’est la non disponibilité de chambres froides et de hangars de stockage.
Une décision prise par l’agence de régulation des marchés prend effet dès la semaine prochaine. Selon le Dr Macoumba Diouf expert du secteur agricole et rural. « On dira au prix concerté avec le prix bord champs au niveau des parcs, on l’appelle les sites de stockage de l’oignon et au niveau des marchés des grands marchés qui sont à Dakar.
En général c’est juste trois prix qui intègrent un caractère lucratif et pour le producteur. Donc vous voyez que le long de la chaîne si on gèle à partir du produit de la production nationale tout le monde y gagne. », a-t-il laissé entendre. La production d’oignons a connu une augmentation considérable ces dernières années. En 2024, elle a atteint 412000 tonnes contre 210 000 en 2023, ce qui devrait permettre au Sénégal de ne plus importer d’oignon mais la disponibilité de magasins de stockage adéquat est insuffisante et la qualité de certains produits pose problèmes.
A en croire l’expert, un effort devrait être fait dans la réalisation d’infrastructures de stockage et de conservation. « Si vous ne produisez pas de la qualité, ça va se détériorer. Vous ne pouvez pas garder une production d’oignon, de carottes et de pomme de terre qui n’est pas de qualité. C’est impossible de la conserver », a regretté le Dr Diouf. Par ailleurs, la stimulation de l’innovation et l’augmentation de la production horticole annuelle de qualité permettrait aussi au Sénégal d’exporter des produits horticoles. Ce qui pourrait l’aider à réduire le déficit de sa balance commerciale. Ce qui va contribuer à équilibrer la balance commerciale de notre pays qui est déficitaire. En tout cas, elle était déficitaire de 1600 milliards il y a quatre ans. Aujourd’hui on doit être autour de 2000 milliards ou plus.
Avant l’interdiction de l’importation de l’oignon, le même mécanisme de régulation a été appliqué à d’autres produits horticoles comme la pomme de terre et la carotte.
« Le défi actuel est de satisfaire le marché sénégalais et éviter toute rupture »
Pour Moussa Ndao, président du collectif des commerçants du Sénégal, dans la même veine, il a argué que cette décision prise reste salutaire afin de produire de l’oignon à gogo. « Les petits producteurs doivent y trouver leurs comptes car ce sont des années que nous réclamons cela. Grâce à l’Arm, qui fait des tournées dans les champs, ce sont des décisions prises et donc ce gel des importations est une bonne nouvelle. Juste 15 000 T qui seront disponibles plus les autres 15000 T qui seront additionnées à l’existant », a salué l’acteur horticole. A Potou comme à Birane Boye, et dans d’autres zones comme Matam entre autres localités, l’oignon est disponible. Des acteurs qui se refusent à toute rupture et indiquent que chacun doit y trouver son compte. « Nous y travaillons et donc c’est un défi. Nous allons encore parcourir les champs et faire le constat avec l’Agence de régulation des marchés. Les tournées aussi seront pérennes et notre espoir est de tout faire pour faire des résultats avec les principaux acteurs », a-t-il argué.
En ce qui concerne la pomme de terre, le Sénégal peut en disposer pendant 12 mois mais il reste aussi que des chambres froides ne sont pas disponibles. « S’il y avait des chambres froides disponibles, il ne serait pas nécessaire d’avoir à geler ou à importer. Dans les pays européens, ce sont les producteurs qui construisent leurs chambres de stockage sans attendre l’état. Alors il faut aussi anticiper et faire des efforts. Bien qu’à Rao, à Mbane à Ngomène ce sont des hangars et que l’Etat a pris en charge cela mais nous attendons » a-t-il conclu.
MOMAR CISSE