Un accident, par définition, c’est évènement imprévu et soudain qui entraîne des dégâts, met en danger la vie d’autrui. Or, ce qui se passe sur nos routes est prévisible, presque ‘’logique’’. Et pour cause ! Aux nombreux facteurs matériels liés parfois à l’état de la route qui n’est pas toujours des meilleurs et à celui des véhicules dont les visites techniques font sourire parfois, le facteur humain est particulièrement marquant.
Quand chacun conduit comme il veut sans respect d’aucune règle et surtout pas du code de la route, quand certain chauffeurs ont sommeil, sont fatigués ou prennent des substances psychotropes, les collisions et autres chocs sont inévitables. Et si on continue à les qualifier d’accident, c’est par abus de langage. Car, tout le monde sait que, dans tout cela, il y a du ‘’maateï’’ (je m’en-foutisme) notoire de la part de nombreux de nos concitoyens. Certains sont insouciants, d’autres sont inconscients mais tous savent qu’il n’y aura pas de lourdes conséquences pour leur avenir. Alors, ils ne se soucient pas de mettre en danger la vie d’autrui. Et ceci, d’une façon aussi quotidienne.
Conséquence, des centaines de morts, par an, sur nos routes. Car, le problème que nous avons, c’est aussi bien au niveau de la prévention que de la sanction. Quand par exemple un camion est en panne sur la route, sans triangle de signalisation, ça n’émeut personne. Quand un chauffeur roule la nuit avec une voiture sans aucun feu arrière allumé, ça ne dérange personne. Quand on roule à une certaine vitesse, on double ne troisième position ou autres actes similaires y compris sur le péage, on laisse faire.
Or, avec cette insouciance généralisée, transformée en mode de vie, on ne doit pas s’étonner que tous ceux qui roulent sur nos routes soient en sursis.
Car, tout un chacun, dans ce pays, sait que les indignations collectives ne durent que quelques heures. Et après, on oublie et on passe à d’autres sujets. Quand tout un peuple peut oublier la mort de 18000 personnes dans le naufrage d’un bateau avec, en toile de fond des comportements irresponsables sans les responsabilités ne soient situés, il n’est pas étonnant qu’il y ait 40 morts dans une collision de bus, à une heure aussi tardive.
C’est vrai donc que l’on a ‘’moins d’Etat’’ mais pas ‘’mieux d’Etat’’. La démission de nos autorités a donné licence à des citoyens irresponsables qui ne pensent qu’au profit quitte à sacrifier les autres.
Et le cycle n’est pas prêt de s’arrêter….
Assane Samb