S’il avait su…Macky Sall aurait sans doute préféré se mettre à dos le Sénégal et le reste du monde plutôt que de « brader » le pouvoir dans les conditions que l’on sait. Hélas, comme le dit le célèbre jargon wolof, ‘’l’action précède le regret’’. Aujourd’hui, impossible de remettre la pluie dans le ciel.
Et, visiblement, rien ne lui sera pardonné. A preuve, alors que les ténors des autres coalitions se prélassent, l’ancien chef de l’Etat lui, ne semble pas prêt à fouler le sol sénégalais pour battre campagne. De manière à peine voilée, Macky Sall l’a confié à nos confrères de Rfi Fulbe qui lui ont tendu leur micro ce mardi 29 octobre. Son retour au pays, dit-il, en substance, n’est pas à l’ordre du jour.
Le fait qu’il soit tête de liste de la coalition ‘’Takku Wallu Senegaal’’, en lice pour les Législatives du 17 novembre, n’y changera rien : le « soleil » de l’Apr brillera par sa grande absence ! Au bénéfice des autres qui dardent leurs rayons entre caravanes, meetings et visites de proximité, l’ancien président de la République se relègue et se contente de la magie du clic ! Ses prises de parole se font désormais via Whatsapp. Une situation qui, à défaut de fâcher au sein de sa chapelle, a tout de même le mérite d’en désarçonner plus d’un. Qu’à cela ne tienne, Macky ne viendra pas. Parce que d’abord supposée, la menace qui pèse sur lui est de plus en plus réelle si l’on s’en tient à la rhétorique des actuels dirigeants, du Premier ministre notamment, qui ne cache que très peu son vœu de voir le prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye traduit devant la haute Cour de justice.
Le motif invoqué « haute trahison » est un entrain très flexible. Il peut contenir une kyrielle de griefs constitutifs de cette infraction assez spéciale qui, seule, autorise des poursuites contre l’ancien chef de l’Etat sénégalais. Dans le secret des dieux, c’est alors de bonne guerre que ce dernier déroule sa campagne en mode virtuelle. Car, en cas de procès devant cette Cour, Macky Sall peut risquer la prison avant des pourparlers qui le contraindraient à l’exil meilleurs des scenarii possibles ou qui sait encore, à une résidence surveillée. On ne sait jamais à quoi s’attendre en politique, sous nos cieux surtout où l’histoire ne fait que se répéter.
Les acteurs changent de visage mais, le jeu garde les mêmes règles machiavéliques. Tout y est permis, tout peut y arriver. Alors, Macky n’a pas si tort : autant s’éclipser, le temps d’y voir plus clair !
Elhadji Mansour Ndiaye