Les filles ne sont pas souvent sensibilisées lors de leurs premières règles. Selon la chargée de l’information et de la communication de l’association nationale des sages-femmes d’Etat d’un Sénégal, Mantoulaye Diouf Sow, 83,26% des filles sont perturbées lors de leurs premières règles par leurs parents.
Au Sénégal, l’hygiène menstruelle reste un tabou. Beaucoup de filles font face à une méconnaissance de ce sujet. Pour y faire face, dans le cadre du projet Santé en Lumière, l’Association des journalistes en Santé Population et Développement (AJSPD) a tenu un amphi pédagogique sur l’hygiène menstruelle au lycée John Kennedy sur le thème « Briser les tabous et promouvoir l’hygiène menstruelle pour un avenir meilleur ». Selon la proviseure. Fatimata Sow Sarr, leur établissement scolaire ne gère que des jeunes filles qui ont entre 11, 18 ou 19 ans. « La question de l’hygiène mensuelle occupe une place importante dans notre établissement. C’est pourquoi, nous avons mis en place un dispositif avec déjà beaucoup de blocs sanitaires, grâce surtout à la douane sénégalaise qui nous a accompagnés pour qu’on puisse augmenter le nombre de sanitaires », dit-elle. Et de poursuivre: » Nous avons une adduction d’eau avec une rénovation tout le réseau et cela a été un entrant de qualité pour la gestion de l’hygiène mensuelle », rassure-t-elle. Elle indique que chaque fois qu’une fille a besoin du service, elle en trouve quelque part au niveau des surveillances, de l’infirmerie et de l’administration. « Donc une fille ne peut pas rentrer chez elle parce qu’elle n’a pas de serviette et tout cela pour mieux gérer l’hygiène mensuelle et ce type d’activités pour la sensibilisation de nos filles est aussi très impactante pour la gestion de cette hygiène mensuelle », fait-elle savoir.
Pour la chargée de l’information et de la communication de l’association nationale des sages-femmes d’Etat d’un Sénégal, Mantoulaye Diouf Samb, la gestion de l’hygiène mensuelle repose sur trois pillers. « Il s’agit de la protection hygiénique, des infrastructures adéquates et l’élimination des déchets (serviettes usagées », dit-elle. Et d’ajouter : »Une mauvaise gestion peut avoir des impacts sur la santé. Cela peut créer des infections urinaires et impacter sur la santé de la reproduction ». De son avis, la gestion des menstrues va aider les filles sur les absences scolaires, la honte et la peur de les voir qui font partie de la femme et ce sont des conditions physiologiques de la femme. « Donc il faut les supporter, prendre des médicaments pour les douleurs et prendre les serviettes » préconise-t-elle. Elle soutient qu’il y a des filles qui ne sont pas bien préparées. Les statistiques révèlent que 83,26% des filles sont perturbées quand elles voient les premières règles par manque d’être bien préparées surtout par leurs parents. « Le nom qu’on donne aux menstrues en dit long. Alors que c’est quelque chose qui est normal, qui fait partie de la femme et de la fille. On doit préparer psychologiquement la fille à recevoir les règles », recommande-t-elle. La sage femme indique que certaines femmes utilisent de la boue, de tissus usés entre autres pour se protéger.
NGOYA NDIAYE