Écroué le 3 mars dernier, Mamadou Lamine Sylla est poursuivi pour usurpation d’identité, escroquerie et collecte illicite de données. Le mis en cause se faisait passer pour la top-modèle, Adja Aïta Bâ Mbaye sur instagram pour appâter des hommes à qui il proposait des appels vidéos érotiques moyennant 2.000 ou 3.000 francs.
Dotée d’une plastique de rêve, Adja Aïta Bâ Mbaye a été victime d’une usurpation d’identité sur instagram. Mamadou Lamine Sylla utilisait les photos de la top-modèle aux belles rondeurs pour séduire des hommes et leur soutirer de l’argent. Pour ce faire, le jeune homme avait créé deux sites de rencontre. Ainsi, il proposait des appels whatsApp avec un numéro joint à la publication. Quand les victimes le contactaient, l’escroc faisait intervenir une dame pour donner de la crédibilité à son manège. Mamadou Lamine proposait ensuite à ses prétendants des appels vidéos érotiques moyennant 2000 ou 3000 francs. Et à chaque fois qu’un chaud lapin effectuait un transfert, il lui envoyait des photos pornographiques qu’il téléchargeait sur le net. De nombreux hommes qui rêvaient d’une rencontre avec la top-modèle, ont mordu à l’hameçon. Alertée par des connaissances, Adja Aïta Bâ Mbaye a fait recours à la justice pour mettre un terme au stratagème du délinquant. Jugé hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar, pour usurpation d’identité, escroquerie et collecte illicite de données, Mamadou Lamine a plaidé coupable. Il a conté : « La partie civile faisait tout le temps du direct. J’étais aussi à l’affût de son fil d’actualité. À chaque fois qu’elle publiait une nouvelle photo, je la téléchargeais automatiquement. J’ai pu au fil du temps, collectionner plusieurs de ses images. Alors, j’ai créé en parallèle un autre compte instagram, avec sa photo comme profil. Je publiais régulièrement ses photos pour comptabiliser le maximum de vues ». Le prévenu n’a pas dévoilé le nombre de victimes. D’après ses dires, il a encaissé plus de 20.000 francs. Il résulte des éléments de la procédure que le comparant est coutumier des faits. Avant Adja Aïta Bâ Mbaye, il usurpait l’identité de belles filles américaines pour se frotter les mains. À l’enquête, il a également avoué s’être fait passer pour une certaine Rama Dieng. Selon la partie civile, le prévenu a commencé à poster ses photos depuis 2019. « Il faisait des publications salaces. Quand j’ai appelé sur le numéro, c’est une dame qui a décroché. Dès que lui ai demandé pourquoi elle utilisait mes photos, elle m’a raccrochée au nez », a laissé entendre Adja Aïta. A la suite du maître des poursuites qui a requis l’application de la loi, la défense a sollicité la clémence du tribunal, lequel a condamné le prévenu à deux ans, dont un mois ferme.