16 morts. C’est le bilan officiel livré par les autorités sénégalaises suite aux manifestations du jeudi et vendredi un peu partout au Sénégal. Dès lors, le F24 entend installer une commission d’enquête en vue de faire la lumière sur ces jeunes tués. Par ailleurs, el Lsdh dénonce les nombreuses arrestations.
Les récentes manifestations survenues dans ce pays continuent de de faire couler beaucoup d’encre. Néanmoins, le F24 préconise l’installation d’une commission d’enquête indépendante. Deux ans après les évènements de mars 2021, le besoin de vérité reste urgent après la mort de tous ces jeunes et les familles des victimes et qui réclament « justice. » Mais la question qui sied ici est de savoir dans quelle condition cette commission peut être mise en place. Selon l’Association des juristes africains il faut que cela se fasse dans l’intérêt de l’état du Sénégal.
Pour le Pr Pape Ogo Seck, président de l’Association indique que leur position est qu’il faut que tout cela se fasse dans l’intérêt supérieur de la nation et à partir de ce moment, « on pourra situer les responsabilités. Après identification des procédures sont enclenchées au niveau national et international car si les juridictions nationales ne donnent pas satisfaction il faut que les victimes portent plaintes et que les dispositions au niveau international soient prises. » Ce qui est regrettable souvent selon ce dernier, c’est le fait qu’à la veille d’élections ou après des élections que souvent en Afrique sont observées des violences et il faut remarquer que souvent ce sont des chefs d’états africains qui sont incriminés devant les cours pénales internationales. D’où la nécessité de prévenir ce genre de conflit à travers des discussions, le dialogue tel que préconisé.
A la question de savoir le pourquoi dans l’intérêt de l’état, il faut que la souveraineté pénale soit de rigueur car « en matière de droit pénale c’est souvent le principe préconisé et invoqué. Il y a la souveraineté nationale qui prime sur les autres considérations et donc il faut que dans l’intérêt supérieur de la nation, qu’on puisse régler les conflits en matière pénale. Alors s’il n’y a pas de satisfaction au niveau interne, s’il y a des dispositions externes qui sont prévues, et qui sont de nature à ternir l’image de l’état ou de la nation incriminée. »
Poursuite des arrestations : la Lsdh exprime ses regrets
Alassane Seck le Président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH) est monté au créneau pour dénoncer les séries d’arrestations notées depuis l’accalmie suite aux manifestations violentes qui se sont soldées par 16 morts et des centaines de blessés. Il invite Macky à lâcher du lest car dit-il « on veillera à ne plus arrêter les gens sur la base d’opinion car les gens sont libres d’exprimer leurs opinions. Et il faut accepter ce principe car nous sommes dans une période d’apaisement. » Il poursuit en exprimant son inquiétude et sa surprise face à cette vague d’arrestations et de convocation. A l’en croire cela n’est la peine car « il faut revenir à la raison car l’on ne peut pas continuer à réprimer et donc il faut éviter la confrontation après autant de morts et de blessés. »
Le dialogue : une condition sine qua none
En effet, d’aucuns indiquent que si nous sommes parvenus à sortir de cette situation c’est grâce au « génie sénégalais. » Car le Sénégal reste à la croisée des chemins car il faut savoir tenir compte des différents et des différences mais mettre en avant ce qui peut contribuer à la réconciliation et à l’harmonie nationale. Pour le Pr Ousmane Sène du Warc, il faut rendre hommage aux président Wade et Diouf car ils ont mis l’accent sur le dialogue et dans tout cela tous les acteurs une partition à jouer dans cette affaire et que les gens prennent des initiatives pour que le « pires » ennemis soient des adversaires féroces mais l’adversité a un temps et après qu’il faut que le dialogue, puisse être aussi mis en avant. Pour ce dernier, il dit « applaudir » à deux mains pour ces initiatives et encourager ceux qui sont des acteurs. On ne peut tirer sur la corde pendant longtemps et éternellement. « Il faut lâcher un peu et discuter car ils ont intérêt à le faire car l’homme politique est soutenu par les populations et quand tous les foyers croisent les doigts et penser à la paix, que les acteurs politiques se retrouvent avec le soutien des guides religieux, des chefs coutumiers et tout le monde puisse aussi être là et retrouver le pays de la Téranga », a-t-il souligné.
MOMAR CISSE