Dans une interview accordée à France 24, Catherine Russell, directrice générale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), alerte l’opinion publique quant au sort des enfants de Gaza. Plus de cinq mois après le début de l’opération menée par Israël contre le Hamas, leurs conditions de vie sont catastrophiques.
Selon des chiffres rapportés à l’Unicef qui ne dispose pas d’observateurs sur place – quelque 13 450 enfants ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Ces chiffres sont probablement « inférieurs à la réalité », souligne Catherine Russell, qui rappelle que de nombreux enfants sont enfouis sous les décombres ou blessés, et sont souvent vulnérables et séparés de leur famille.
La cheffe de l’Unicef évoque également une situation alimentaire « incroyablement dramatique » à Gaza. Selon une évaluation de la sécurité alimentaire de l’enclave par les agences spécialisées de l’ONU, un habitant sur deux à Gaza est dans une situation alimentaire « catastrophique ».
Le nord de l’enclave peut basculer en situation de famine « à n’importe quel moment « , et atteindra ce niveau critique d’ici le mois de mai en l’absence de mesures urgentes. Il s’agit d’un désastre « causé par l’Homme », insiste Catherine Russell, rappelant que la situation « n’est pas le résultat d’un tremblement de terre ou d’une sécheresse », mais bien d’un conflit. Pour alléger les souffrances des enfants, la directrice de l’Unicef appelle tous les membres de la communauté internationale à « faire mieux » et veiller à ce que l’aide parvienne à ces enfants.
Et de conclure : « On ne peut pas avoir des enfants affamés [à Gaza], ce n’est pas acceptable. »
Quels sont les critères de l’ONU pour décréter la famine à Gaza ?
Depuis plusieurs semaines, le risque de famine est évoqué dans la bande de Gaza, sans pour autant qu’elle ne soit décrétée. L’ONU a annoncé lundi que d’ici fin mai, en l’absence de mesures « urgentes », le nord de l’enclave basculerait au niveau le plus élevé d’insécurité alimentaire, tant en termes d’ampleur que de gravité. France 24 revient sur les critères stricts pour déclarer l’état de famine dans un territoire.