D’après la tradition le village de Malika a été crée par volonté de Sëydinaa Limaamu Laay vers 1904, et y si installèrent ses disciples provenants des familles Kebe, Seen, Gajaaga, et plus tard Soh. Les chefs du village proviennent encore aujourd’hui de la famille Kebe, tandis que les Sene avaient la prérogative de régler les litiges et les Gajaaga détenaient l’imamat (Toure 2010). En 1922 Sëydinaa Isaa Rohu Laay déplaça le village dans l’emplacement actuel. Trois versions justifient ce déplacement. Selon la première, la trop grande proximité avec la mer du village rendait le climat trop difficile; selon un autre version c’est une épidémie qui força le déplacement du village: enfin il est possible que le développement de la culture en zone marécageuse ait poussé les habitants à s’installer près des lacs (Ndiaye 2016). C’est un lieu chargé de spiritualité avec la présence du lieu nommé « Ngéjaga », où se retira Sëydinaa Limaamu Laay en 1887, alors persécuté par les autorités coloniales (pour un récit détaillé des événements voir Sylla 1989).
Le village, qui dans le recensement de 1926 comptait 37 habitants, aujourd’hui est devenu une commune (située dans le département de Keur Massar) avec plus de 30.000 habitants.
Image: photos de Malika vers les années 1960.
Sources :
Ndiaye N. F. 2016 Analyse des enjeux de l’aménagement du territoire à Malika: principes et outils (mémoire de master II), UCAD: Dakar.
Sylla A. 1989 Les prophetes: Seydina Limamou Le Mahdi et Seydina Issa Rouhou Lahi, Imprimerie Saint-Paul: Dakar.
Toure W. 2010 Enjeux du maraîchage dans la périphérie de l’agglomération urbaine de Dakar. Exemple de Malika (mémoire de maitrise), UCAD: Dakar.