La salle des expositions du Centre internationale de conférence Abdou Diouf (Cicad) a été prise d’assaut par un parterre de Chefs d’État de la sous-région à l’occasion de la prestation de serment du président Bassirou Diomaye Faye. Le discours du Président du conseil constitutionnel a marqué les esprits à travers un message d’avertissement à l’endroit du nouveau locataire du palais.
L’on se rappelle de cette petite phrase du juge Kéba Mbaye en 1981 lors de la prestation de serment d’Abdou Diouf : « Les Sénégalais sont fatigués. » Rebelote ! Hier c’était au tour du Président du Conseil constitutionnel Mamadou Badio Camara d’avertir Bassirou Diomaye Faye : «A l’heure où surgiront les inévitables tentations du pouvoir, l’ivresse de la puissance, les démons de la division, il faudra se souvenir de la main de Dieu dont la volonté domine et détermine.»
Trois points qui sonnent tels des avertissements lors de la cérémonie de prestation de serment. Par ailleurs il a ajouté : « Prions que cette bénédiction divine ne cesse de tirer notre pays de tous les traquenards tirés par les mains de l’homme, en particulier dans la perspective d’une exploitation prochaine et porteuse d’espoir du pétrole et du gaz. M. le président de la République, vous êtes désormais, le garant de la démocratie sénégalaise, du respect des institutions, des droits et libertés, gages de la stabilité de l’Etat et de l’unité du peuple sénégalais dans sa diversité ».
Le président du Conseil constitutionnel n’a pas passé sous silence les circonstances particulières qui ont émaillé le landerneau politique du Sénégal ces derniers mois. Allant jusqu’à prédire le ‘’chaos’’, l’impossibilité de la tenue de l’élection, entre autres, la démocratie bien sénégalaise a su résister malgré tout selon le Conseil constitutionnel. «L’élection présidentielle qu’on croyait définitivement compromise a pu se tenir même dans un délai réduit sans qu’aucune irrégularité de nature à altérer la crédibilité du scrutin n’ait été notée. Nous le devons à l’expérience, l’expertise et la neutralité de l’administration électorale et des différents organes de contrôle de la régularité des élections ainsi qu’à la transparence et la célérité notée à toutes les étapes du recensement des votes vu qu’aucune contestation n’a été formulée. Nous le devons aussi, il faut le dire, à l’engagement du président Macky Sall», reconnait-il.
«L’histoire retiendra que vous vous êtes abstenu volontairement et sans aucune contrainte de solliciter de vos compatriotes un troisième mandat afin de nous éviter la probabilité d’une source potentielle de troubles intenses. (…) Nous retenons de vous président Macky Sall un excellent garant de l’unité nationale, attribution emblématique que le président de la République tient de la Constitution», a-t-il salué.
Mamadou Sow