«Les dernières troupes sénégalaises stationnées à la base opérationnelle temporaire de la Minusma à Ogossagou, région de Bandiagara, dans le Centre du Mali, ont quitté les lieux le 5 août, à la suite de la remise formelle de la base aux autorités maliennes la veille.»
L’information est donnée par ladite mission des Nations unies dans ce pays. Dans un communiqué, elle informe que «cet événement marque une étape importante dans le retrait de la Minusma du Mali, conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée le 30 juin, à la demande des autorités maliennes». Les auteurs du document renseignent que ce «convoi de près de 150 Casques bleus sénégalais, qui seront rapatriés dans les semaines à venir à la suite de la fermeture de la base, a quitté Ogossagou à 5 heures ce matin (Ndlr : 5 août) et est arrivé sans encombre à Mopti à 22h 30». Ils précisent que «ce retrait a été exécuté en étroite coordination avec le commandement militaire des Forces armées maliennes à Mopti et avec leur soutien». Dans la même veine, les responsables de la Minusma soulignent que «la fermeture de la base d’Ogossagou s’inscrit dans la première phase du plan de retrait de la Mission». Poursuivant leurs explications, ils informent que «deux autres camps périphériques -Ber et Goundam dans la région de Tombouctou et Ménaka dans le Nord-est du Mali- seront fermés d’ici fin août 2023». Dans le même temps, renseigne le document, «la Minusma a déjà réduit ses effectifs au Mali, 675 personnels militaires ayant définitivement quitté le pays depuis le 1er juillet». Il est rappelé dans le communiqué que «la base d’Ogossagou a été créée en mars 2020, en réponse à des affrontements intercommunautaires qui avaient entraîné la mort de nombreux civils et le déplacement de plusieurs autres, déchirant le tissu social». Revenant sur le travail de la mission onusienne, la Minusma fait savoir que «la présence des Casques bleus et l’action des composantes civiles de la Mission, ainsi que des Equipes régionales d’appui à la réconciliation (Erar), mises en place par le gouvernement malien, ont aidé à réduire la violence et ont ouvert la voie à la signature d’un accord de paix le 8 octobre 2021, par des représentants de 12 villages Dogons et Peuls dans les cercles de Bankass et Dimbal».
Cet accord, ajoutent les auteurs du document, «a marqué une avancée majeure dans le processus de consolidation de la paix à Ogossagou». Dans la même dynamique, soutiennent-ils, «pour renforcer cet accord, la Minusma a aidé les autorités maliennes à rétablir les mécanismes locaux de résolution des conflits et a continué à soutenir les communautés d’Ogossagou pour raffermir la cohésion sociale et améliorer leurs moyens de subsistance, grâce à la mise en œuvre de projets à impact rapide». A en croire la Minusma, «des résultats significatifs ont été obtenus dans ce contexte, notamment des échanges de visites entre communautés, la restitution du bétail volé, la gestion commune de terres agricoles et pastorales, la création de conditions favorables pour que les femmes puissent aller chercher du bois de chauffe et la fourniture d’aide aux populations locales, y compris des services de santé fournis par le personnel militaire de la base».
Cité dans le document, El-Ghassim Wane, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la Minusma, a salué le travail effectué. «Les composantes civiles de la Minusma à Mopti, avec le bataillon sénégalais, ont beaucoup fait pour s’assurer que non seulement les communautés se réconcilient, mais aussi pour contribuer à raviver la culture de paix qui existait entre elles avant les événements tragiques de 2019 et 2020», a-t-il déclaré. Et de conclure : «Leur présence et leur engagement ont permis d’apporter un soutien significatif aux communautés locales, notamment l’accès aux soins de santé, le soutien psychosocial et, surtout, la sécurité et la protection.»
Après les massacres à Ogossagou, au Centre du Mali, entre 2019 et 2020, c’est le 10ème contingent sénégalais, composé de 850 Jambaars, qui avait réussi à stabiliser la zone en faisant preuve d’«exemplarité». Général Philippe Pottier, chef d’Etat-major de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, faisait ainsi l’éloge des Casques bleus sénégalais.