Les députés de l’ex-Pastef et de Yewwi Askan Wi vont-ils voter cette offre politico-judiciaire du Président Macky Sall ? Pour un projet de loi devant faire table rase des «faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024» et pour lesquels Sonko a été emprisonné, le suspense reste entier.
Le projet de loi d’amnistie sera adopté en Conseil des ministres, ce mercredi, et sera présenté à l’Assemblée nationale en urgence, a annoncé, lundi, le chef de l’Etat, à l’ouverture du dialogue national. Controversée depuis son état larvaire, cette loi d’amnistie se veut une main tendue du Président sortant à la principale force de l’opposition, l’ex-Pastef.
Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye croupissent en prison pour, entre autres charges, appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, actes et manœuvres à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves.
Devant être soumis à l’Assemblée nationale, ce projet de loi risque de se révéler, cependant, comme une gêne pour les députés du parti dis- sous. Car, si d’une part l’offre est partie pour consacrer une fin des poursuites contre Sonko et ses camarades en plus d’une libération garantie, d’autre part, son parti ne peut en sortir indemne. Les suspicions en vogue autour de négociations entre l’opposant en prison et le Président Macky Sall ne pourront être que renforcées, pour ne pas dire légitimes, comme le laisse entendre un Khalifa Sall.
Et que dire d’une image, au cœur de l’hémicycle, où des députés de Pastef, récemment en ordre de bataille contre le projet de loi portant sur le report, se rangent derrière le groupe parlementaire du pouvoir en faveur de l’amnistie ? Les positions du groupe parlementaire Yewwi et des députés non-inscrits de Taxawu restent une équation.