Bby se renforce davantage bien qu’étant pas majoritaire à l’assemblée nationale. Mais la coalition de la majorité profite bien de la séparation de Yewwi et de Taxawu pour asseoir « sa force ». Selon Mamadou Sy Albert, avec cette démarche c’est l’opposition qui en perd son unité dans un contexte où l’on se dirige vers la présidentielle.
Le clash entre Yewwi Askan Wi et Taxawu Sénégal de Khalifa Sall fait couler beaucoup d’encre. En effet, des observateurs de la scène politique avaient pourtant émis des réserves quant à une retrouvaille ou une nouvelle cohabitation entre Pastef et Taxawu et les autres partis de Yewwi Askan Wi. Selon Mamadou Sy Albert Sy Albert, c’est l’opposition avec cette démarche qui vient briser son espoir et son expression unitaire. » Le Pastef le parti dissous a-t-il obtenu vengeance ? Tout porte à le croire car ces membres avaient juré de rendre coup pour coup surtout avec l’éviction de Abass Fall au poste de premier adjoint au maire de la ville de Dakar. Avec cette démarche jugée « discourtoise » par les partisans de Sonko, le Pastef n’avait pas dit son dernier mot. Ce que l’on redoutait fut acté à l’assemblée nationale lors de la séance plénière de la session 2023-2024. Les carottes étant cuites ce fut le clash.
Selon Mamadou Sy Albert, les populations nourrissaient un grand espoir de changement des mentalités et des comportements politiques après la percée de Yewwi lors des législatures de 2022. « Les divergences entre Yewwi et Taxawu ont cristallisé au sujet du dialogue national. En décidant de prendre part à cette rencontre initiée par Macky Sall, Taxawu a pris ses responsabilités politiques et doit aussi les assumer. Un choix qui mettait fin à l’unité de pensée et d’action d’une Alliance électorale fragilisée par un déficit de confiance réciproque. L’exclusion des députés de Taxawu du groupe parlementaire Yewwi est une conséquence logique d’un malaise endémique dans les rangs.
L’éclatement de Yewwi Askan Wi met à nu l’incapacité de Yewwi et de l’opposition dans sa globalité à trouver des consensus politiques et des mécanismes de gestion des conflits pour espérer accéder au pouvoir. Ce sont les chefs de partis eux- mêmes qui rendent l’unité politique des adversaires du régime quasi impossible. » A ce titre, poursuit Mamadou Sy Albert, « le pouvoir a joué et continuera de saper les bases de tout ce qui peut unir ses adversaires, particulièrement, les plus radicaux et les plus menaçants.
Le dialogue national est à inscrire dans cette lutte de l’affaiblissement du camp de l’opposition plurielle, éclatée, sans plateforme commune. » A l’en croire, pour la première fois dans l’histoire politique sénégalaise, des chefs de partis se réclamant de la mouvance de l’opposition ciblent systématiquement des chefs de partis de l’opposition. « Le Yewwi Askan Wi et les autres coalitions de l’opposition ne devraient en vouloir qu’à leurs responsables. La force de l’opposition réside dans son unité et le sens de l’intérêt national. La division est le chemin menant à la perte de confiance des électeurs meurtris par des querelles nombrilistes sans lendemain électoral », a regretté l’analyste.
MOMAR CISSE