Mbour est toujours à la recherche de solution pour faire face à la migration irrégulière. La sensibilisation des pêcheurs considérés comme des candidats potentiels doit être de mise, selon une étude. Des services de l’Etat et autres organisations comme le réseau migration développement se sont penchés sur la question et à l’arrivée, un message a été adressée aux nouvelles autorités en vue de la création d’emplois et une protection de la mer pour permettre à la pêche de nourrir son homme.
« Les conséquences de la migration irrégulière, surtout à Mbour, elles sont désastreuses. Pour rappel, la nuit du 8 septembre 2024, le chavirement de la pirogue que nous savons tous a fait des dizaines de morts, laissant donc beaucoup de veuves, des orphelins, des parents, des frères et des sœurs qui ne verront plus leurs enfants. Cela a vraiment laissé une psychose généralisée au niveau des quartiers, surtout de Thiocé-Ouest, Thiocé-Est et Téfess, qui étaient les quartiers les plus touchés. Donc, on a vu que le pays est en train de se vider de son capital humain, de ces jeunes qui sont vraiment l’espoir du pays, qui doivent incarner tout ce qu’on veut en termes de développement. Donc, on est en train de perdre beaucoup de capitaines, comme on le dit, des capitaines de pêche. Beaucoup de gens, donc aguerris, des étudiants, des ouvriers, des pères de famille, des enfants, des mineurs et autres sont en train de partir en Europe et beaucoup laissent leur vie dans la mer. Donc ce sont des conséquences à la fois humaines, économiques, sociales, morales.
Il sera très difficile de parler de solutions, mais ce que l’on sait est que 80 à 90% des jeunes qui partent en mer le font tout simplement parce qu’ils n’ont plus d’emploi, ils n’ont plus de revenus. C’est ainsi que nous pensons que quand ces jeunes-là auront un emploi décent, qui peuvent leur permettre de gagner convenablement leur vie, ils vont rester ici. C’est pourquoi nous lançons un appel à tous ces jeunes-là qui sont l’espoir du pays, qu’ils restent ici au Sénégal, qu’on travaille ensemble, pour qu’on essaie de développer notre pays et que les autorités aussi fassent beaucoup d’efforts pour créer des emplois pour ces jeunes-là », a dit Doudou Faye, le chef du service départemental de l’action sociale de Mbour, par ailleurs, secrétaire général du comité départemental de lutte contre la migration irrégulière.
De son côté le président du cadre de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), Nadjirou Sall demande aux autorités de mettre en place une bonne politique agricole pour retenir les bras valides qui quittent le pays. Le message de cet acteur du monde rural, à l’endroit des nouvelles autorités, a été lancé ce dimanche sur les ondes de la Rfm. « Moi je suis pour la création d’emplois sains effectivement, durables pour les jeunes. Les jeunes qui se sont installés, les accompagner, avoir une stratégie nationale, reconnue effectivement dans le cadre de la loi qui permet aux jeunes de s’insérer. Il faut l’avoir. L’émigration, c’est un phénomène culturellement naturel, mais ce qui est maintenant posé, c’est un débat, la réalité fait que tout le monde a envie de partir. Cela a existé toutes ces années. Ce qui a été mis peut-être au devant maintenant cette fois-ci, c’est de rendre ça plus transparent en communiquant sur la question fondamentale. Moi, mon grand souhait, c’est d’arriver effectivement qu’on ait une forte production au Sénégal ou qui insère les jeunes sénégalais. Voilà, moi, c’est ça que je souhaite arriver. Ça n’empêchera jamais de voyager ailleurs.
Les échanges internationaux existent et existeront toujours. Mais moi, je mettrai le focus en quoi les productions agro-sylvopastorales sénégalaises puissent réserver le maximum pour garantir de nourrir les Sénégalais d’une manière saine, de créer des emplois, de préserver les ressources de base des Sénégalais. Moi, c’est sur ça que je mets le focus », a indiqué Nadjirou Sall, le président du cadre de concertation et de coopération des ruraux.
MADA NDIAYE