Il y’a eu mort d’hommes lors des manifestations de ce vendredi, une situation qui n’a pas plus aux politiques et société civile qui exigent une enquête. Selon Seydi Gassama, il faut faire la lumière sur ces morts.
Seydi Gassama est monté au créneau pour exiger des autorités, la lumière sur le décès des morts lors des manifestations de ce vendredi. Des heurts entre jeunes et policiers ont fait deux morts vendredi à Dakar et dans le sud du Sénégal, où l’escalade verbale des dernières semaines entre pouvoir et opposition a tourné à la confrontation redoutée un mois et demi avant les élections législatives. Trois figures de l’opposition ont été arrêtées, a indiqué le porte-parole du parti Pastef, Ousseynou Ly. Tandisque leader de l’opposition, Ousmane Sonko, et le maire de Dakar, Barthélémy Dias, autre ardent pourfendeur du président Macky Sall, ont été empêchés de sortir de chez eux par les forces de sécurité, a-t-il dit.
Différents quartiers de la capitale ont été le théâtre d’affrontements entre jeunes lançant des pierres et policiers les tenant à distance à coups de gaz lacrymogènes ou les dispersant à l’aide de grenades assourdissantes dans la fumée des pneus incendiés. En Casamance (sud), l’opposition a accusé les forces de sécurité de tirer à balles réelles. A Dakar, un jeune homme ou une jeune femme, selon les sources, a péri quand un projectile a mis le feu dans un local où il ou elle se trouvait, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge sous couvert d’anonymat.
De nombreux Sénégalais redoutaient cette montée des tensions depuis que les autorités avaient interdit mercredi à l’opposition de manifester ce vendredi après-midi. L’opposition entendait protester contre l’invalidation d’une liste nationale de candidats pour les législatives du 31 juillet. Elle avait prévenu qu’elle passerait outre à l’interdiction.
Des pelotons de policiers en tenue antiémeute, soutenus par des véhicules blindés, ont empêché quiconque d’approcher la place de la Nation où devait se dérouler le rassemblement, à l’écart du centre politique et économique de la capitale.
Les policiers ont refoulé vers les rues adjacentes de petits groupes mobiles qui les harcelaient à coups de pierres. Des troubles ont été rapportés dans d’autres quartiers de la capitale, ainsi qu’à Ziguinchor, en Casamance. Dès la matinée, les policiers ont fait le siège autour de chez Ousmane Sonko, dans le quartier dakarois cossu de Mermoz, résolus à l’empêcher de mettre à exécution son intention proclamée de défier l’interdiction de manifester.
Trois personnalités de l’opposition, Déthié Fall, Ahmet Aidara et Mame Diarra Fame, ont été arrêtées, a dit le porte-parole du parti de M. Sonko. L’opposition dénonce l’invalidation de la liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi, menée par le parti de M. Sonko, comme un stratagème du président Macky Sall pour écarter ses adversaires. L’invalidation écarte des législatives M. Sonko et certaines figures d’opposition. L’opposition a menacé d’empêcher la tenue des élections si Yewwi Askan Wi n’y participe pas. En fait, Yewwi peut toujours concourir avec une liste nationale, mais composée de suppléants.