Moustapha Diakhaté a été condamné à deux mois de prison ferme à l’issu de son procès de ce jeudi en correctionnel pour injures publiques par voie informatique. Ses avocats ont décidé d’interjeter appel. Une condamnation à de la prison ferme est toujours lourde. Surtout pour un homme politique qui pense avoir exprimé une opinion par rapport au vote des sénégalais. Qu’il ait employé un mot dur ne signifie pas forcément qu’il ait insulté qui que ce soit.
Le fait de dire que ceux qui ont voté pour le Pastef sont « maudits » est plus qu’une boutade qu’une insulte. Le mot maudit a une connotation religieuse et renvoie à l’idée de purgatoire et donc d’enfer. Cela peut signifier tout simplement qu’ils vont en pâtir.
En clair, un homme politique ne saurait être condamné pour cela. Sinon, beaucoup d’entre eux le seront au regard, aujourd’hui de la mauvaise qualité du débat politique.
En réalité, le sentiment qui se dégage et que l’on en veut à Moustapha pour sa constance dans la critique acerbe contre Sonko. Il ne rate aucune occasion de s’en prendre à lui. Et sa condamnation sonne comme une sanction contre une démarche, une personne et non pas forcément pour avoir employé un mot dur.
C’est pourquoi, il faudra être prudent. Car, le nouveau régime doit éviter le syndrome de Stockholm et éviter de tomber dans les travers qu’il reprochait à Macky.
La Justice ne doit pas servir à arbitrer le jeu politique. A certains propos, il faut des réponses politiques et non judiciaires. Nous espérons que notre confrère Adama Gaye dont le procès est prévu aujourd’hui, connaîtra un meilleur sort. Car, les condamnations en cascade pour des délits d’opinion ne feront que ternir notre démocratie et attirer l’attention sur des leaders qui ont beaucoup d’ambition pour le pays mais qui doivent éviter de se laisser divertir.
Assane Samb