C’est officiel, Noël Le Graët n’est plus à la tête de la première fédération sportive de France après 12 ans de règne. Il a cédé son fauteuil ce mardi, conscient d’avoir perdu au fil de ces dernières semaines trop de légitimité auprès de ses pairs.
Le dirigeant de 81 ans a décidé de passer la main après plusieurs mois de turbulences, marqués par des accusations de harcèlement, un audit accablant de l’IGESR (Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche), et plusieurs dérapages verbaux.
L’annonce est tombée à la mi-journée durant le Comex extraordinaire organisé au siège de la Fédé et qu’il dirigeait donc pour la dernière fois. Ce départ, tous ses colistiers ou presque l’appelaient désormais de leurs vœux, pour tenter de protéger l’image de la 3F.
Noël Le Graët a pris la parole devant ses dix fidèles et devant les deux membres de droit que sont Vincent Labrune, président de la Ligue professionnelle (LFP), et Vincent Nolorgues, patron du foot amateur (LFA).
« Zizougate » et audit, le cocktail fatal
Le dirigeant breton avait été réélu en mars 2021 au premier tour et se voyait bien atteindre le terme de son mandat, fin 2024. Surtout après le parcours remarquable des Bleus lors de la Coupe du monde au Qatar. Seulement, la pression est devenue trop forte face à l’accumulation de critiques à la rentrée. Sa énième bourde médiatique le 8 janvier contre Zinedine Zidane a lancé une grande vague d’indignation. Tancé par un certain Kylian Mbappé, il avait alors été mis en retrait dans la foulée. Puis les conclusions définitives de l’audit, et les accusations de harcèlement sexuel et moral, sont venues alourdir le dossier.
À 81 ans, Noël Le Graët se trouve donc maintenant à la retraite. Une notion inconnue pour cet accro au travail, dont la collaboration amicale puis toxique avec sa directrice générale Florence Hardouin lors des dernières années à la FFF, a sévèrement terni le bilan. Il n’en reste pas moins l’homme du renouveau qui, à partir de 2011, a redressé les performances sportives des équipes de France, notamment chez les A avec son ami Didier Deschamps, ainsi que les finances de la Fédé.
Comme le prévoient les statuts, le vice-président Philippe Diallo va maintenant occuper la présidence intérimaire « jusqu’au 10 juin 2023 », précise la FFF dans un communiqué. Une Assemblée fédérale se tiendra à cette date pour donner son avis sur le sommet de l’institution. Les dirigeants du foot amateur et professionnels devront valider ou non le nom proposé par le Comex parmi ses dix membres.