En conférence de presse hier, la Coalition des Centrales Syndicales du Sénégal a dénoncé le non suivi des engagements du Gouvernement souscrits lors de la réunion de concertation du 09 Février 2024 à la primature. Ces engagements portent notamment sur la situation des décisionnaires, les agents contractuels des établissements publics de santé, les collectivités territoriales, la grève des travailleurs de la Justice et le conflit collectif de travail à la CBAO qui vient de prendre une autre tournure malheureuse avec l’autorisation de licenciement des délégués du personnel accordée par l’inspecteur Régional du Travail.
Le mouvement syndical et les travailleurs de secteurs d’activités divers, notamment la CNTS, l’UNSAS, la CNTS/FC, l’UDTS… se sont réunis ce jeudi 14 mars à la Maison des Travailleurs de la CSA, pour dénoncer, les difficultés qu’ils endurent pour se faire respecter par les autorités. En effet, « lors de la réunion de concertation du 9 février 2024 entre le gouvernement et les centrales syndicales les plus représentatives, sous la présidence du Premier Ministre, plusieurs points ont été abordés parmi lesquels, la signature du nouveau décret des agents décisionnaires de l’Etat, des animateurs polyvalents et communautaires, les Maitre d’éducation Physique (MEPS), les Maître d’Enseignement Technique et Professionnel (METP), la demande de revalorisation de salaires des agents des collectivités territoriales.
De même, la régularisation de la situation des agents contractuels des établissements publics de santé, les 19 000 agents du secteur public laissés en rade dans la révision du système de rémunération de la fonction publique en 2022, sans compter les lenteurs dans la délivrance des actes administratifs en souffrance dans les circuits des visas etc.
D’autre part, « les attentes des travailleurs des universités pour une harmonisation des primes, la suppression des heures d’équivalence, la finalisation du projet de fusion des deux bureaux d’embauche des dockers, ainsi que le paiement de leurs arriérés de salaires (par BMOP), interpellent notre attention. Il s’y ajoute les mauvaises conditions de travail décriées par les travailleurs à 2AS de l’aéroport AIBD, la grève des travailleurs de la justice qui perdure depuis 2021, le refus de la Direction Générale de SEN’EAU d’organiser les élections de délégués du personnel et du Représentant des travailleurs au conseil d’administration », a fait savoir Elimane Diouf, porte-parole de la coalition des Centrales Syndicales du Sénégal
La Coalition des Centrales Syndicales du Sénégal, a indiqué que toutes ces questions ont fait l’objet d’un examen attentif de la part du Gouvernement des engagements ont été pris avec des délais de réalisation. Après cela, devait suivre une rencontre d’évaluation avec le Premier Ministre à la fin du mois de février. Malheureusement, à ce jour, aucune évolution n’a été enregistrée dans le traitement de ces dossiers. A en croire les syndicalistes, cette situation affecte et porte un lourd préjudice aux travailleurs dans un contexte de campagne électorale. Il s’y ajoute, « pire et comme pour narguer les centrales syndicales, la direction générale de la CBAO, en lieu et place d’un apaisement attendu, continue d’alourdir le climat social par une série de licenciement de travailleurs parmi lesquels des délégués du personnel, sur autorisation de l’inspection régionale du travail. Une telle forfaiture dont le but recherché est d’instaurer l’omerta dans une banque où le dialogue social semble être banni. »
Ainsi pour se faire entendre, la Coalition des Centrales élabore ce plan d’actions pour exiger au gouvernement « la résolution des problèmes soulevés lors de la séance du 9 février 2022. Diligenter sans délai une requête auprès du Ministère du travail dans le cadre de la procédure de règlement de différends collectifs du travail conformément aux dispositions des articles L 272 et L 273 du code du travail. Déposer un préavis de grève en cas de désaccord. »
Ladite coalition n’exclut pas d’engager des actions de grève générale au terme de la durée du préavis.
Rosita Mendy