Les élèves sont les premiers à en faire les frais, quand il s’agit de noyage. C’est le cas avant-hier car un jeune élève en classe de seconde s’est noyé. D’ailleurs, avec cette forte canicule, les populations sont loin de se décourager. Malibu est prise d’assaut.
Il se nomme Mouhamed Rassoul Dieng. Il était élève en classe de seconde au Lycée de Banque islamique de Guédiawaye. Ce dernier s’est noyé en se baignant avec ses camarades de classe. Avec ce début de canicule, nombreux sont des jeunes écoliers qui sont à la recherche de fraicheurs. Dès lors, ce sont les plages interdites qui sont prises d’assaut dont celle de Malibu.
Au niveau du Lycée de Banque islamique, c’est la consternation et la tristesse. La mort tragique de ce jeune a plongé tout l’établissement dans un calme plat. En effet, certains de ses camarades n’ont pas caché leur sentiment. « Il était serviable et aimable », lâchent ses copains di I. Diop qui dit-il « a perdu un être cher. » Selon des écoliers, « le jeune Mouhamed n’avait pas l’habitude de fréquenter la plage. Il ne se baignait. C’est peut-être la mort qui lui a souri. Il s’est baigné avant de sortir. Et puis, il est retourné dans l’eau, mais nous ne l’avons plus revu. »
Les plages interdites prises d’assaut
Dans le département de Guédiawaye, les cas de noyades ne semblent pas créer un déclic chez les baigneurs. Avec ce début caniculaire sur Dakar tous les moyens sont bons pour trouver de la fraicheur. La capitale, dépourvue d’arbres pour atténuer cette canicule, la seule solution reste le grand bleu : la mer. L’année dernière, avec la pandémie, les plages étaient surveillées 24/24 par les policiers. Il s’agissait de lutter contre les rassemblements qui favorisaient la pandémie. Avec l’allègement des mesures suivis de l’état d’urgence des catastrophes sanitaires, les plages sont prises d’assaut. Même si des panneaux qui interdisent la baignade n’existent plus, les jeunes eux n’en ont cure. Les élèves au premier rang, des femmes accompagnées de leurs progénitures, l’idéal pour certains, c’est juste le temps de se rafraichir. « C’est le comble car ils sont nombreux à venir ici dans cette plage, sachant qu’elle est interdite à la baignade. Et c’est un drame », peste un vieux dans tous ses états. « Que les populations fassent attention et restent loin de la plage. De Yoff à Guédiawaye en passant par Gadaye, il est interdit de se baigner mais les gens font la dure tête », se désole les populations. Pour d’aucuns, il est idoine de prendre des dispositions afin de sensibiliser davantage les uns et les autres de ne pas se baigner dans ces plages interdites. C’est le cas à Golf Sud, Gadaye, Malika etc. « Vous avez vu les vagues ! Personnes ne peut les résister. C’est un danger et chaque année, ce sont des vies qui sont emportées par la mer » se désole Gaye, un habitué des lieux, chapelet à la main. « Nous avons des maires nageurs mais dépourvus de matériels. Que les parents les retiennent avant que le pire ne se reproduise », clament les jeunes. Chaque dimanche, le véhicule des sapeurs-pompiers est plus que sollicité. « Les jeunes passent outre les mesures mises sur pied et font comme bon leur semble », regrettes des vieux.
Le prétexte de la cherté des plages privées
Même si la sensibilisation est de mise, au niveau de la plage de Malibu Beach dans la commune de Golf sud, les nageurs semblent ne pas se soucier du danger. Le panneau sur lequel il est bien mentionné : « plage interdite à la baignade » et peint en blanc risque même de tomber. Ici, l’idéal c’est de patauger à côté des jeunes filles. « Nous nous sommes là juste pour nous rafraichir avec cette forte canicule, rien de plus ; gare à celui qui s’aventure à nager loin », prévient une dame, pressée de plonger. Et pourtant, d’autres sont bien conscients du réel danger qui les guette. « La baignade est interdite mais bon…que faire. Il suffit de respecter les consignes. Nous ne pouvons pas aller à hanse Bernard ou dans les plages privées. C’est un peu cher pour nous alors, c’est ici notre Eldorado. » Une idée bien partagée par tous nos interlocuteurs.
Les sapeurs-pompiers eux sont aux aguets avec autant de patrouilles afin de parer à toute éventualité de noyade. Pour l’heure, l’océan a ouvert grande, sa gueule.