Deux poids deux mesures : Voilà ce qui pourrait résumer la situation politique actuelle. Car, l’opposition est souvent empêchée de mener des activités politiques dans les régions à coûts de blocages de ses caravanes. Pendant ce temps, le candidat de la majorité Amadou Bâ, par ailleurs Premier Ministre, mène ses activités tranquillement. Ainsi, les potentiels candidats Khalifa Sall dont le cortège a été bloqué ce samedi pendant six heures d’horloge, Malick Gackou à la suite de Bougane Guèye Dany, il y a de cela quelques semaines, pour ne citer que ces cas, ont été victimes de restrictions évidentes.
Ils n’ont pas pu exercer leur libre faculté d’aller à la rencontre des citoyens, notamment dans les localités lointaines même si, bizarrement, ces leaders politiques sont dans un contexte de collecte de parrains. Car, la loi sur le parrainage exige de chaque candidat une collecte d’au moins deux mille parrains dans sept régions au moins. Et ça, on ne peut pas le réussir en restant dans son bureau. Donc, il est tout à fait normal que ces hommes et femmes politiques soient sur le terrain. La preuve, le candidat de la majorité, lui, ne s’en prive pas. Il a entamé une tournée dans les régions du Nord.
Et son dernier point de chute hier seulement a été la ville de Louga. Et tout le monde a pu constater que la mobilisation est souvent au rendez-vous dans une ambiance digne d’une précampagne électorale même si celle-ci n’a pas été officiellement décrétée. Et que le Pm inaugure des projets et autres activités d’exécution de politique publique. Tout se passe d’ailleurs comme si, depuis les dernières émeutes de juin 2023, le pouvoir avait décrété une sorte d’état d’urgence politique où l’opposition ne devrait nullement procéder à une quelconque activité publique qui drainerait du monde.
Des rencontres ont même été empêchées dans des lieux privés, notamment à Dakar. Une situation qui est vraiment à déplorer. C’est pourquoi, nous nous devons de rappeler que les lois de la Républiques et l’élégance républicaine qui les sous-tendent, imposent au pouvoir en place, le respect d’un gentleman agreement qui exige le respect des droits fondamentaux de l’opposition. Car, le jeu électoral doit être équilibré, égalitaire pour offrir à chaque postulant, le maximum de chances d’abord de participer à l’élection et ensuite de gagner les élections.
Tout ne peut s’organiser de telle sorte que le candidat du pouvoir soit mis dans les conditions idoines et ceux de l’opposition pratiquement brimés parce que simplement ils sont en train de s’activer pour chercher des parrains, une exigence de la loi. En conséquence, la raison d’Etat et l’impératif sécuritaire ne suffisent plus, dans ce contexte tout au moins, de justifier ce qui est en train de se passer actuellement. Nous estimons que c’est inélégant. Et que cela doit cesser.
Assane Samb