Pagaye Mbaye commence à se faire un nom sur la scène musicale sénégalaise. Issu de la famille Dogo, Pagaye dont le père est le frère de Jimmy Mbaye, est passionné de musique. Très en vogue avec son single “Nay Nekh’’ et ‘’Nama Ray’’ qui fait fureur sur la bande Fm et sur la toile, Pagaye Mbaye affiche ses ambitions. Si sa carrière a décollé rapidement et qu’il vise bel et bien le ciel, Pagaye Mbaye, garde les deux pieds sur terre. Entretien exclusif !
PARLEZ-NOUS DE VOS DEBUTS DANS LA MUSIQUE
Avant de me lancer dans la musique je faisais des études mais il est arrivé un moment où cela ne me disait plus rien. Je ne faisais que pensais à la musique c’est surement dû au fait que je sois issu d’une famille griotte (rire). Je faisais des spectacles de faux lion, de « mbapatt » ; je chantais dans les mariages, les réunions de famille entre autres. A vrai dire c’était plus fort que moi. Par la suite j’ai commencé à trainer avec des oncles à moi qui étaient dans le milieu de la musique, je leur venais en aide. Je fréquentais les chanteurs comme Viviane Chidid, Alioune Mbaye Nder, puis après ça j’ai commencé à bosser avec Ousmane Gangué. Apres l’épisode avec Ousmane, j’ai commencé à jouer avec Sidy Samb, Pape Birahim, Aida Samb entre autres. D’ailleurs j’ai travaillé avec Abou Thioubalo pour son single Solution. J’ai fait pas mal de tournées en Europe avec les artistes avec qui je travaillais. Puis en 2010, j’ai joué mon premier morceau qui s’appelle « Thioumboukh » qui avait beaucoup fait parler d’ailleurs. Sinon je travaillais aussi pour Ama Baldé, je jouais au tam-tam lors de ses combats. Plus tard je suis allé en tournée avec mon oncle Bakane Seck en Allemagne et nous y sommes restés pendant 1 mois. Et c’est à mon retour que je me suis dit qu’il fallait que je commence ma carrière, que je commence à me gérer tout seul.
ON VOUS A CONNU A TRAVERS LES PRESTATIONS LORS DES CEREMONIES FAMILIALES. QU’EST-CE QUI VOUS A POUSSÉ A VOUS LANCER DANS LA MUSIQUE AVEC DES CLIPS VIDEOS ?
Il est vrai que j’ai commencé par les prestations dans les mariages, les baptêmes, les réunions de familles. D’ailleurs c’est de là-bas que je me suis fait connaitre. Mais il était clair que je devais tôt ou tard faire une carrière musicale. Disons que c’est dans le sang. Je suis issu de la famille Dogo, mon père est le frère de Jimmy Mbaye le guitariste de Youssou Ndour, et du coté de ma mère mon oncle Bakane Seck est dans le milieu de la musique. Donc c’était une chose évidente, j’ai juste attendu le bon moment pour me lancer. En 2005 j’ai travaillé avec pas mal d’artistes. Du coup cela m’a fait beaucoup gagner en expérience. Par la suite j’ai pris mon propre chemin en sortant mon premier album.
QUELLES SONT LES DIFFICULTES AUXQUELLES VOUS AVEZ EU A FAIRE FACE AVANT UN TEL SUCCES ?
Pour ce qui est des difficultés, j’en ai eu pas mal ; ce n’est jamais évident les premières fois. Je n’avais ni les moyens, ni l’expérience, je me suis senti seul à un moment donné, je n’avais aucun soutien, il arrivait que je ne puisse pas faire de soirées, je me faisais stopper au niveau de la porte d’entrée. Il y avait de jeunes frères qui parfois me venaient en aide mais dans la vie, il y avait des hauts et des bas. Et, je pouvais rester de long moment sans jouer. C’était dur. En plus de ça, il arrivait que je veuille jouer et qu’au final je me rende compte qu’il n’y a pas assez de tam-tams, dans ces cas-là je me voyais obligé d’aller en louer. Je faisais tout, tout seul et c’était compliqué. Mon 1er son, je l’ai enregistré dans le studio de mon oncle Jimmy Mbaye. Après ce son, j’ai fait pas mal de choses. J’ai même créé des danses et au final, des gens m’ont volé et je n’y pouvais rien. Il y avait « Takh Ci Ripp » par exemple. C’est arrivé parce que je ne m’y connaissais pas trop, je n’avais pas d’expérience. Quand je créais une nouvelle chose que ça soit une danse ou un son, je montrais cela au public lors de mes spectacles et c’était tout. Puis les autres s’en servaient et s’en déclaraient les propriétaires. Il arrivait que je vende mes affaires rien que pour pouvoir me rendre au studio, tout le monde n’avait pas confiance en moi, parce qu’à leurs yeux, je n’étais qu’un débutant. Il arrivait que je me fasse rejeter quand j’allais demander de l’aide. A vrai dire, les difficultés ne s’arrêtent jamais, elles diminuent juste.
VOTRE SINGLE « NAMA RAY » EN FEATURING AVEC PAPE BIRAHIM A FAIT UN TABAC. VOUS ATTENDIEZ-VOUS A UN TEL SUCCES ?
Pour « Nama Ray », nous nous attendions à ce qu’il fasse parler mais pas à ce point. C’était au-delà de nos espérances, son succès nous a dépassés. Ce morceau m’a ouvert beaucoup de portes, j’ai fait la connaissance de nouvelles personnes, je suis allé à des endroits où auparavant je peinais à avoir accès si je n’étais pas en compagnie d’un autre artiste. J’ai fait aussi pas mal de voyages à travers le monde. Le single a tellement eu du succès que j’avais du mal à me rendre dans la rue tellement mon nom était sur toutes les bouches. Ce morceau à beaucoup joué dans ma carrière et je ne suis pas près de l’oublier. Sinon c’était difficile au moment où je le tournais. La cause ? J’étais resté un long moment sans me rendre au studio. Mais je rends grâce à Dieu car grâce à ce morceau, mon public a augmenté.
QUELS SONT VOS RAPPORTS AVEC LES AUTRES ARTISTES ?
J’ai de très bons rapports avec les autres artistes. Je suis un homme de paix donc c’est normal que je m’entende avec tout le monde, je n’ai aucun problème avec eux.
COMMENT AVEZ-VOUS VECU LA COVID-19 ?
Je l’ai vécu comme tout le monde c’est-à-dire difficile. Nous sommes restés presque une année sans pour autant faire de spectacle or que c’est notre travail, notre gagne pas. La Covid-19 à tout chamboulé et nous a empêcher de travailler.
LES SALLES DE SPECTACLES ONT OUVERTS LEURS PORTES AVEZ-VOUS DES PROGRAMMES EN VUE ?
C’est vrai que les salles de spectacles ont rouverts mais en ce qui me concerne je viens de reprendre le travail. D’ailleurs je me prépare pour des tournées au niveau des régions. Sinon à part ça je me prépare aussi pour de grands spectacles.
UNE ANECDOTE QUI VOUS A BEAUCOUP MARQUE ?
Des souvenirs j’en ai pas mal, mais il y en a un qui m’a particulièrement marqué. J’ai toujours aimé tout ce qui touchait au tam-tam et quand j’étais plus jeune, il est arrivé un jour que je me rende à un anniversaire pour y jouer. Ce jour-là, je suis rentré super tard c’est-à-dire après minuit, chose que mon père m’interdisait de faire. Au moment de rentrer chez moi je n’avais pas assez d’argent pour le transport et j’étais très timide pour en demander. Devinez ce que j’ai fait ? J’ai pris mon courage à deux mains et je me suis mis à courir tout seul sur l’autoroute jusqu’à ce que je voie un véhicule. Quand je l’ai arrêté, j’ai dit au monsieur je n’avais pas de sous pour rentrer il m’a à peine répondu et il s’en est allé. Quelques minutes plus tard, il a fait demi-tour m’a demandé de monter à bord du véhicule et à commencer à me sermonner. Je n’oublierai jamais ce jour parce que c’est un fait qui m’a beaucoup marqué, j’étais gamin et en ce temps il n’y avait pas d’autoroute à péage, c’était quasiment une forêt et il pouvait m’arriver toutes sortes de choses.
VOTRE DUO DE REVE ?
Mon duo de rêve c’est avec l’artiste Eddy Kenzo, j’y pense beaucoup j’espère pouvoir le faire un jour.
QUELS SONT VOS PROJETS ?
Actuellement je suis en train de travailler sur mon prochain album et à coté ça il y a mon anniversaire qui arrive bientôt. Ce sera pour le mois de Décembre. Il y a aussi des tournées qui doivent se faire et plein d’autres choses. Vous verrez tout le moment venu.
ANNA THIAW