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Pillages, morts: Massokhna réclame une enquête

Président de Sos consommateurs et avocat d’Ousmane Sonko dans l’affaire Sweet beauté, Me Massokhna Kane a été, samedi dernier, l’invité du Grand Oral. Sur les ondes de la 97.5 Rewmi Fm, la robe noire est longuement revenu sur la situation du pays notamment l’affaire Sonko. Morceaux choisis.

L’affaire Ousmane Sonko/Adji Sarr a secoué le pays depuis quelques jours. Des manifestations violentes ont été même enregistrées avec au compteur 13 morts. Des dégâts matériels ont été aussi notés. Avec le recul, quelle lecture faites-vous de ces manifestations?

Je dois d’abord saluer la mémoire de ceux qui sont tombés pendant ces événements et prier Allah de les accueillir dans son paradis. J’apporte mon soutien aux blessés et ceux qui sont en prison pour des événements qui auraient pu être évités. Je regrette les conséquences de ces événements. Il faut voir les causes et non pas les effets. Les effets, c’est tout ce qui est arrivé. Les causes, ce sont des actes qui ont été posés. Donc, je crois que c’est cette analyse là qu’il faut s’efforcer de faire pour savoir vraiment pourquoi tout cela et comment faire pour que ça n’arrive plus jamais. C’est la lecture que tous les sénégalais doivent avoir dans cette affaire. Après cela, on doit situer les responsabilités. C’est ce qu’on doit faire et c’est ce que réclament les populations.

En tant qu’avocat comment avez-vous apprécié la pression de la rue pour la libération de votre client?

C’est ce que je disais tout à l’heure quand je parlais des causes et des effets. Vous avez commencé par dire que la politique et la justice ne font pas bon ménage. Comme le dit l’adage, lorsque la politique rentre au palais de justice, la justice en sort par la fenêtre. Les affaires judiciaires simples ça ne pose pas beaucoup de problèmes. Bien que ça pose souvent des problèmes. Le problème de l’indépendance et de l’équité dans la justice. Mais quand c’est des affaires politico-judiciaires évidemment ça pose beaucoup plus de problème. Et dans le cas de l’honorable député, Sonko, effectivement une affaire que dès le départ tout le monde a senti que c’était politique. Plus on avançait dans le dossier plus on se rendait compte que c’était un coup monté qui par la grâce de Dieu a échoué. Et on a vu les conséquences. Tout le monde, même un enfant de 5 ans vous lui présentez les faits, il sait que ça ne tient pas de route. C’est ça la réalité. Parce qu’on a voulu poursuivre une personne qui était présumée innocente des faits qui lui sont reprochés, on a violé la loi en le convoquant directe à la gendarmerie. Il a refusé de déférer à une convocation. Ce qui était son droit le plus absolu. On devait lever son immunité. Voilà le problème et la seule chose qu’on pouvait lui reprocher dès le départ et qui n’était pas fondé, c’est le fait qu’il a refusé de déférer à la convocation des enquêteurs. L’erreur monumentale qu’il ne fallait pas aussi c’est de tenter de disperser cette foule qui était devant chez Sonko. 

Est-ce que ce n’est pas le fait qu’il a été arrêté alors qu’il se rendait au bureau du doyen des juges qui a fait déborder le vase?

Vous savez il y’a beaucoup d’actes qui n’auraient dû pas être posés. Légalement et raisonnablement. Voilà une personne qui a dit dès le départ si on lève mon immunité parlementaire je vais répondre au juge. On a posé des actes qui ont entraîné ce que vous savez. Mais le fameux mercredi après qu’on ait levé son immunité de façon illégale parce qu’il y’a même des députés qui ont déposé un recours au conseil constitutionnel pour l’annulation de cette décision. Et le conseil ne s’est pas encore prononcé. On a parlé d’effet suspensif et d’effet non suspensif. Mais dans tous les cas, le conseil constitutionnel ne s’était pas encore prononcé. Quand on parle d’une affaire privée entre deux particuliers sur une plainte, pourquoi cette précipitation à vouloir coûte que coûte lever son immunité en mode fast track. On a fait dans la précipitation. Malgré cela, il a dit je vais aller répondre


A votre avis qui est à l’origine de ces destructions ?

Les autorités savaient ce que le juge allait faire mais eux les autorités exigeaient un mandat de dépôt. Lui il n’était pas dans ces dispositions et il a demandé à être dessaisi du dossier et effectivement il a été dessaisi. Pourquoi immédiatement le doyen des juges qui a des centaines de dossiers aussi urgent que celui-là, dans la journée, a lancé un mandat de comparution (…). On l’a bloqué pour l’empêcher de répondre au juge du 8e cabinet. C’est ainsi qu’il a été arrêté pour trouble à l’ordre public. C’était une stratégie pour l’amener. Alors qu’il était en garde à vue, le doyen des juges a adressé un mandat d’amener contre Sonko. Tout ça, c’est des faits qui ont concouru à montrer aux populations qu’il y avait un complot contre Sonko. Les sénégalais en ont tiré toutes les conséquences. D’aucuns ont essayé de l’amputer à Sonko alors qu’il n’en était pour rien parce qu’il était entre leurs mains. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’on n’a jamais vu au Sénégal des malabars armés de gourdins à côté de la police progressant et attaquant les manifestants. C’est pourquoi il faut une enquête internationale parce qu’il y’a beaucoup de victimes, d’arrestations. Il y’a aussi beaucoup de gens qui ont été tabassés. On sait qu’ils ne sont pas des policiers mais des nervis contrairement à ce qu’a dit le ministre de l’intérieur. Manifestement, ce sont les pouvoirs publics qui ont posé des actes qui sont les causes de ces dommages collatéraux. Évidemment personne n’est d’accord pour des destructions mais c’était la conséquence prévisible. Ce n’est pas la première fois qu’il y’a des manifestations et des casses. Donc, ce sont eux qui sont les responsables. Il faut qu’ils l’assument.

On peut s’attendre à un procès sous peu?

Raisonnablement. Si les gens sont raisonnables, on n’arrivera pas à un procès. Il y’aura certainement un non-lieu et c’est ce que nous pensons. Si on ne veut pas persister dans la bêtise. Si on veut persister dans la bêtise on va maintenir ce dossier-là. Et on sortira tout ce qu’on a pour montrer encore davantage aux sénégalais qu’il s’agit d’un coup monté.

Votre confrère Me El Hadj Diouf menace de porter plainte contre votre client pour tentative d’assassinat, crime, incendie volontaire etc. Quel commentaire en faites-vous ?

Je ne veux pas commenter ces faits. El Hadji est un jeune frère. Un confrère que j’aime bien parce qu’il est très respectueux envers ma personne. Je prie pour lui pour que Dieu l’éclaire, pour que Dieu l’apaise parce qu’il a besoin de ça.


Cheikh Moussa Sarr 

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