La plateforme des forces vives du Sénégal (F24) a organisé, ce vendredi, un atelier orienté sur le thème : « Quelles réformes pour des ruptures vers un Sénégal souverain et juste ? ». Une occasion pour son coordonnateur, Mamadou Mbodj de rappeler qu’il fallait faire des propositions sur comment tourner définitivement la page de l’hyper-présidentialisme.
Pour étayer ses propos, il dira que : « parce que pendant longtemps, on a un président qui semble être la projection orthogonale de Dieu sur Terre. Il fait tout, il est capable de tout, d’emprisonner, de tuer même, de faire tuer, etc. Et donc, il fallait tourner la page. Et c’est comme ça que cela a commencé. Il se trouve que, pendant que F24 menait un combat, des intellectuels ont pensé également qu’il fallait, à partir des assises réfléchir pour proposer un pacte national de bonne gouvernance. Un pacte pour dire quelles sont les réformes qui doivent aider le pays, justement, à connaître un progrès à tous les niveaux. Et donc, c’est dans ce sens-là que F24 s’est approprié le pacte et également a réfléchi sur comment aller plus loin ».
S’agissant de la rupture prônée par les nouvelles autorités, Mamadou Mbodj indique : « on est à l’heure d’une aspiration de la jeunesse et des populations vers ce qu’on appelle la souveraineté. Souveraineté alimentaire, souveraineté militaire, souveraineté financière, bancaire, etc. Cela implique des ruptures. Nous avons besoin de ruptures à tous les niveaux. Mais ces ruptures-là sont attendues de la part des gouvernants. C’est vrai ils ont dit « jub, jubal, jubbanti ».
Si c’est ça leur boussole et leur baromètre, si par l’exemplarité dans leur comportement, dans la gestion du patrimoine sénégalais, ils le démontrent et montrent tout le temps qu’il en est ainsi à leur niveau, ils peuvent impulser la trajectoire vers ce Sénégal souverain. Mais cela ne suffira pas. Il faut que les Sénégalais, tous les citoyens, individuellement, collectivement, massivement, eux-mêmes se réinventent, changent de comportement et de mentalité ».
Par ailleurs, il a abordé le cas du foncier qui occupe depuis quelques semaines la une de l’actualité. « Il faudrait créer les conditions pour que l’appropriation de la terre ne se fasse pas par les étrangers. L’appropriation de la terre ne se fasse pas par les riches et seulement par les riches. Il faudra veiller à ce que les paysans, les pauvres, puissent avoir un logement décent, où ils pourront justement travailler et se nourrir. Donc ça, c’est extrêmement important. Il ne faut pas que les étrangers nous envahissent et prennent nos terres et que les riches de ce pays également s’emparent les terres. Donc il faut créer les conditions justement pour permettre aux pauvres et aux paysans et justement aux démunis d’avoir accès à la terre », a-t-il aussi soutenu.