Les populations habitant au niveau des villages rattachés aux communes de Pout et Keur Moussa dénoncent la reprise des activités de l’usine de recyclage de plomb installée à Ndiakhate. Selon eux, ceci aurait des répercussions sur leur santé mais aussi sur leurs environnement.
Afin de dénoncer la reprise des activités de l’usine de recyclage du plomb, les populations de Pout et de Keur Moussa ont haussé le ton cette semaine. Selon des informations, elles se sont réunies dimanche à Palal, un village de la zone, « pour déplorer et dénoncer » la reprise des activités de cette usine, source de pollution. Cette usine de recyclage de plomb semble jeter à l’eau toutes les avancées que le collectif a enregistrées depuis le début son combat pour la délocalisation de cette unité industrielle, entre 2020 et 2022.
Dans le cadre de leurs combats, ledit collectif a rencontré, en octobre dernier, le ministre de l’Environnement, avec qui ils avaient « discuté de long en large » des problèmes générés par cette usine, a rappelé son coordonnateur, Mamadou Lèye. »Il y a deux semaines, l’usine de recyclage a repris ses activités », a-t-il affirmé, ajoutant que « la population continue à subir des dommages inimaginables », depuis que cette usine s’est installée à Ndiakhate, non loin de Pout.
Plu loin, ces derniers ont fait savoir leurs attentes qui selon eux déclarent qu’il existe maintenant des maladies qui n’existaient pas dans la zone a noté le coordonnateur, évoquant « des cas d’avortement, de sinusite, d’asthme sont maintenant apparues. S’y ajoute que les agriculteurs de la zone ont constaté une « baisse drastique des rendements », alors que ceux d’entre eux qui travaillaient en face de l’usine, ont été « obligés de lâcher leurs champs pour aller s’installer ailleurs » a déploré M. Lèye. D’ailleurs, ce dernier a fait savoir qu’en 2023, le ministre alors chargé de l’Environnement, Alioune Ndoye, avait adressé une mise en demeure à l’usine de recyclage de batteries en plomb, après que ses services techniques avaient effectué une visite de terrain et confirmé la pollution dont se plaignaient jusque-là les riverains de l’usine, dans les communes de Pout et Keur Moussa. »À notre grande surprise, quelques mois après, on a vu que l’usine avait réussi à obtenir une dérogation de trois mois, [prétendument] pour épuiser ses stocks », a regretté Mamadou Lèye.
En mai 2023, des travailleurs de l’usine, accompagnés d’un consultant, avaient fait visiter l’unité à des journalistes, pour battre en brèche les griefs portés contre l’activité de l’usine. Serigne Abdou Lahad Yade, consultant dans un cabinet indépendant dont la société s’était attaché les services, avait soutenu que les particules de plomb prélevées dans l’air ambiant et sur le sol, à l’extérieur de l’usine, sont « très largement en-deçà de la limite admise ».
Les prélèvements effectués dans l’environnement immédiat des installations, dans le village de Ndiakhate et dans les champs, ont été selon lui soumis au laboratoire de l’Institut de technologie nucléaire appliquée (ITNA) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Ces prélèvements ont porté sur des points géolocalisés, avec possibilité de réaliser une contre-expertise par un autre cabinet, a-t-il souligné, comme gage de transparence.