Le sieur Bah Diakhaté a été interpellé par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) suite à une autosaisine du Procureur de la République de Dakar. Bah a émis des propos insultants et pour le moins diffamatoires contre le Premier ministre Ousmane Sonko sur les réseaux sociaux.
La façon dont il s’y est pris rappelle de mauvais frais souvenirs. Le Président Sall avait souvent fait l’objet d’attaques de ce genre de la part de soi-disant lanceurs d’alertes qui écument ces réseaux. Beaucoup, y compris les tenants du nouveau régime qui, une fois au pouvoir, avaient parlé d’une loi pour protéger les lanceurs d’alerte, pensaient certainement que ces sénégalais étaient dans une dynamique « révolutionnaire » et qu’ils se comportaient ainsi pour protester contre une certaine gouvernance. C’est mal connaître nos compatriotes. Le sénégalais copie tout à la perfection y compris les mauvaises actions sans écarter celles les plus insipides. Il y a d’ailleurs l’arrestation d’un Imam à la suite de celle de Bah. Ce n’est que le début.
En effet, depuis qu’Assane Diouf, des États-Unis, s’était mis à insulter à tout-va les autorités, beaucoup de nos compatriotes, au niveau de la diaspora notamment, se sont mis à se comporter de la sorte. Ce qui change de plus en plus, c’est la témérité dont ont fait preuve ce Bah Diakhaté et l’imam Ndao qui, étant dans le pays, donc susceptibles d’être arrêtés à tout moment, se comportent de la sorte, en émettant des insanités contre un Pm en exercice. Il faut dire que ces compatriotes n’épargnent plus personne. Les chefs religieux notamment ont souffert de ces insultes et tous ceux qui ne partagent pas leurs visions.
Pis, ils font preuve, parfois, d’une méchanceté gratuite, d’arrogance et de mesquinerie car ils parlent pour faire souffrir et détruire l’autre. Malheureusement, ce processus ne s’arrêtera pas. Sonko et Diomaye vont l’apprendre à leur dépens. Ils en ont profité, ils vont en souffrir. Or, le Code pénal du Sénégal, le code de la presse et autres comme la loi sur la protection des données à caractère personnel, protègent la vie privée. C’est l’exemple de l’article 363-bis du Code pénal qui punit les auteurs de violation de ces droits jusqu’à cinq ans de prison.
Il en est de même de l’article 17 du Code de la presse qui protège la vie privée.
L’injure publique fait l’objet d’une même répression dans le cadre du code pénal surtout lorsqu’il est fait à travers les nouveaux moyens de communication et contre des personnalités publiques. L’article 431-27 du Code pénal revient largement sur une vaste gamme de protections dont les citoyens sénégalais peuvent bénéficier parce que tout simplement, toute personne a droit a la quiétude, à la tranquillité, à la protection de sa vie privée, de son honneur et de sa dignité sans qu’aucun autre individu ne puisse s’arroger le droit de les violer.
Le Premier ministre Sonko ne pourra pas invoquer l’article 80 qui parle « d’ouvrage au chef de l’Etat ». Mais comme tout citoyen, il pourra bénéficier de l’arsenal répressif existant en la matière même s’il n’a pas porté plainte. Il importe alors de souligner que, quand une personne, dans l’exercice de ses activités, n’est soumise à aucune règle d’éthique et de déontologie, l’Etat ne saurait le protéger juridiquement. Le président Diomaye doit alors y penser à deux fois avant de mettre en place cette fameuse loi sur la protection des lanceurs d’alerte même s’ils peuvent être utiles à la société.
Assane Samb