L’Association pour la sauvegarde et la sécurité des transitaires et des acteurs portuaires (ASTAP) a fait face à la presse pour dénoncer la surfacturation de leurs conteneurs par Dubaï Port World. Ces acteurs alertent sur une probable hausse des prix de leurs produits et menacent d’aller en grève.
Les commerçants, les transitaires et les industriels dénoncent une surfacturation de leurs conteneurs au niveau du Port de Dakar. Selon leur porte-parole du jour, Cheikh Saliou Kane, face à la presse, les transitaires font face à une situation depuis deux semaines avec le port de Dakar qui est en souffrance et envahi par des conteneurs vides qui empêchent le déroulement de leurs activités « Nous interpellons le Chef de l’Etat pour faire face à cette situation. Nous comptons geler nos activés au port de Dakar si le directeur général du Port ne réagit pas », dit-il.
Et de poursuivre: « Nous avons signé un protocole d’accord entre les acteurs et Dubaï Port World. Il urge d’arrêter la surfacturation de magasinage validé du 1er au 20 octobre qui n’est encore pas effectif. Nous allons revoir ce protocole d’accord. Ce délai va expirer avant de trouver une solution face à notre problème pour la reprise de nos activités ». Il reste convaincu que la seule et durable solution est que l’autorité oblige et donne injection aux compagnies aéroportuaires par délégation. « 80 à 95% de l’espace est occupé par des conteneurs vides. Nous allons mener un nouveau plan d’action pour faire face à cette situation.
Après dix jours, il faudra payer chaque jour 20 mille F Cfa et il y a des commerçants qui ont leurs conteneurs là-bas depuis 2 mois. Nous voulons avoir des délais pour évacuer le stock de conteneurs. Cette situation affecte les transitaires, les commerçants et les transporteurs », tonne-t-il.
Pour le président de l’association des commerçants et industriels du Sénégal (ACIS), Oumar Cissé, ce mouvement n’est pas le premier du genre. « Le problème reste entier et nous avons discuté avec les autorités sur ces difficultés», dit-il. Il s’agit de la restitution des conteneurs vides, la facturation du magasinage par DP World, l’arrêté ministériel portant sur deux projets qui devrait être signé et qui tarde toujours. Sur ce, il indique que le Premier ministre avait pris la décision de le signer. « Ce sont des projets qui rectifient la facturation de lignes maritimes qui n’ont pas leur raison d’être et qui pèsent sur la facture. « Le projet d’arrêté a été ficelé mais nous ne l’avons pas encore. Ce qui veut dire que DP World refuse de s’accommoder sur la réglementation. La facture est à 75%, ce qui est anormale », martèle-t-il.
Et d’ajouter : «Les frais de magasinage devaient être annulés. Il faut que ce protocole d’accord soit signé. C’est un manque de volonté entre l’Etat et les lignes maritimes. Nous dévons être traités comme il faut au même pied d’égalité ». Il alerte que les conséquences de ce bras de fer restent énormes car il y a des charges fixes qui leur attendent et vont impacter sur le prix des produits qu’ils écoulent. « Ce qui va forcément amener à une flambée des produits qui vont devenir rares sur le marché. Nous envisageons aussi de baisser les rideaux. Ils veulent se faire de l’agent sur nos dos », peste-t-il.
NGOYA NDIAYE