Le Sénégal est un pays très impliqué dans la problématique de la trafic d’êtres humains.
Selon l’ONUDC repris par Enquête, qui révèle que le trafic d’êtres humains touche environ un million de personnes dans le monde, le Sénégal est une zone d’origine, de transit et de destination des victimes de traite des personnes. Issa Saka renseigne dans cette dynamique que ‘’le Sénégal est toujours un pays de transit. Mais il faut comprendre qu’il y a plusieurs formes de traite. Il y a une forme qui concerne les enfants talibés qui sont exploités dans la mendicité, où les gens pensent que c’est un phénomène lié seulement à des étrangers. Ce qui n’est pas le cas’’.
Pour le coordinateur des Projets de l’ONUDC, c’est d’abord une question interne, dans un premier temps, même s’il y en a qui viennent de la Gambie, de la Guinée-Bissau et des pays limitrophes. ‘’Il y a une autre forme de traite qui est plus concentrée dans la zone de Kédougou. Ici, on parle de filles qui sont soumises à la prostitution forcée, donc à l’exploitation sexuelle dans les ’dioura’. Ces filles viennent majoritairement de quelques pays comme le Nigeria, mais pas qu’eux encore. Il y a également des filles qui nous proviennent du Sénégal’’, a-t-il révélé.
Dans la même perspective, dit-il, ‘’il y une autre forme de traite qui est moins visible. C’est celle des filles qui sont soumises à la servitude domestique. Et là aussi, on a des filles qui proviennent du Sénégal et qui sont envoyées dans les pays du Golfe ou du Moyen-Orient qui travaillent comme domestiques et qui sont en réalité purement et simplement exploitées’’.
C’est dans ce contexte que des représentants des structures d’assistance et de prise en charge se sont regroupés à Saly Portudal pour une sensibilisation et une capacitation sur cette problématique. Les éducateurs spécialisés et les travailleurs sociaux de Dakar, Thiès, Mbour, Diourbel, Tambacounda, Kédougou, Matam, Ziguinchor, Bignona, Kolda, Sédhiou, Kaolack et Saint-Louis impliqués dans la protection, notamment la prise en charge juridique, psychosociale et judiciaire des victimes sont ainsi préparés pour participer à un meilleur système de protection des victimes.
Il s’agit, selon les organisateurs, de ‘’contribuer au renforcement de la base de connaissance sur la traite des personnes des acteurs dans la chaine judiciaire de prise en charge au Sénégal et de favoriser le partage des connaissances sur la gestion des données, dans le cadre de la prise en charge des victimes de traite’’.
Sur cette lancée, Issa Saka, coordinateur des Projets ONUDC, informe : ‘’Il y a d’importants efforts fournis par l’Etat du Sénégal, des plans d’action qui ont été élaborés et des actions qui ont été entreprises. Mais il faut dire qu’on est face à un phénomène qui est très complexe. Donc, il y a encore beaucoup à faire.’’
À l’en croire, c’est cela qui justifie la tenue de cet atelier ‘’qui permet de renforcer les capacités des acteurs de première ligne, notamment ceux-là qu’on appelle les éducateurs spécialisés qui peuvent faciliter l’identification des victimes, mais surtout leur assistance. Parce que cette assistance souvent fait défaut, surtout quand c’est fait par des gens qui ne sont pas des professionnels’’.