Les sénégalais voulaient qu’il prenne la parole. Le président de la République l’a fait ce mercredi. Mais, contrairement en mars 2021, où il avait lu une déclaration publique, c’est en conseil des ministres que Macky Sall est revenu sur les manifestations particulièrement meurtrières qui ont mis le pays au-devant de l’actualité du monde.
Le Président en parle donc mais, ceux qui avaient hâte de recevoir son retour sur ces évènements particulièrement graves devront se contenter d’un peu de réchauffer. Compassion et réconfort en direction des victimes, condoléances de l’Etat, promesses de soutien aux familles, ouverture « d’enquêtes »… Lesquelles rejoindront donc celles de mars 2021, toujours en cours, tardant à livrer leurs résultats ! Est-ce parce que les « forces occultes » ont pu très vite, « parfaire » leurs crimes ? En tout cas, les morts de mars 2021 tardent à être élucidées, les dégâts de la même, passés par pertes et profits.
Celles et ceux de 2023, risquent de subir le même sort : des victimes sans réparation, des morts sans sépulture ! Bourreaux et victimes condamnés ainsi à la même éternité. Personne pour payer les pots cassés ! Les victimes devront alors se contenter de ce que la nature leur donne. Ceux qui auront la chance de pouvoir réinvestir ou de rebondir ailleurs, le feront. Sinon, pour les autres, des années de dur labeur, de sacrifices, partent dans le vent. Aucune indemnité ne leur sera versée.
Les compagnies d’assurance ne couvrant par les risques liés au « GEMP » (grèves, émeutes et mouvements populaires), banquiers et autres pauvres commerçants, anonymes, devront se contenter du ‘’Masta’’ et du ‘’Yaalah baaxna’’. Tout ceci, parce que le mal, au début, n’a pas été combattu par la racine. Cette affaire, pour dire vrai, il fallait l’arrêter dès le départ parce qu’il est impossible de lui assurer un minimum de SAV.
Aujourd’hui que mal est déjà fait, il faudra que les mesures promesses faites hier en conseil des ministres soient tenues. Faudrait surtout pas, qu’ils soient justes des mots-clés pour faire baisser la température.
Elhadji Mansor Ndiaye