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Session Académique de l’ANSTS: Le développement de l’agriculture  au cœur du diagnostic

L’académie nationale des sciences techniques du Sénégal a tenu hier une session sur l’agriculture et le changement climatique. Il a été noté qu’il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte pour développer l’agriculture.

La session académique de l’académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS) s’est intéressée hier à l’agriculture et aux changements climatiques. Selon Djaraf Seck, professeur titulaire des universités de classe exceptionnelle à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le lien entre les mathématiques et l’érosion côtière est un sujet extrêmement passionnant, intéressant, mais difficile. « Il faut étudier des phénomènes qui sont très complexes et tout ne dépend pas seulement de notre environnement. Donc il y a le changement climatique, la fonte de neige et  la hauteur des océans, qui est aussi un élément déterminant », dit-il.

Et de poursuivre : » Dès qu’il y a une hauteur d’eau qui augmente, il y a une énergie mécanique qui se renforce. Donc automatiquement, ce sont des questions vraiment complexes. Il y a la dynamique de l’eau, qui est là qu’il faudra adresser une question ». Il soutient que cela doit être couplé aussi avec les aspects morphodynamiques et le transport. « C’est cela qui crée l’érosion côtière. Donc si on ne comprend pas ce phénomène, on ne peut pas proposer des solutions viables. Et ce sont des difficultés qui sont là et depuis 20 ans, nous travaillons sur ces aspects, nous ne sommes pas encore arrivé au bout de nos termes », explique-t-il.

Et d’ajouter: » Les problèmes d’érosion nous ont occupés pendant au moins 20 ans et cela se poursuit ainsi que les problèmes de pollution au moins pendant une quinzaine d’années ». A ces problèmes, il y ajoute ceux biomathématiques. « Chaque problématique mérite des séries d’exposition et on était en face d’académiciens déjà avertis avec une grande expérience », justifie-t-il. A l’en croire, les mathématiques sont un langage pour faire parler des objectifs à la communauté. « Il faut des outils, des méthodes, Donc il faut une interaction, de poser les débats, de récupérer les réponses aussi, pour voir est-ce que c’est cohérent », suggère-t-il.

Pr Djaraf Seck relève une théorie de l’axiomatisation qui est derrière cela avec un certain nombre d’axiomes. » Ce sont des vérités qu’on concentre, mais qu’on ne peut pas poser. Si vous devez faire, par exemple, de l’agriculture, ce sont des êtres vivants qui évoluent, qui grandissent. Il y a de la dynamique du peuplage qui peut tomber malade. Il faut les soigner par les sciences agricoles s’en occupent », indique-t-il. Il souligne que le mathématicien peut bien prendre, par exemple, de l’arachide et essayer de voir quelle est l’évolution de cette population dans un champ donné. « Mais, on n’a pas tout simplement ce modèle-là. Il faudra de l’eau, regarder la qualité du sol, si nécessaire de l’engrais, de l’urée, et ainsi de suite. Mais nous, ce qui va nous intéresser, c’est la dynamique de ces plantes », enseigne-t-il.

Sur le plan sanitaire, il indique que si toutefois aussi il y a des maladies, comment faire pour proposer des thérapies. « On doit agir avec un style de feuilles, on griffonne, on essaie de faire parler tous ces phénomènes-là. Mais attention, on ne doit pas prendre cela pour l’argent comptant. On doit retourner vers les experts de ce domaine, pour qu’ils puissent dire ce qu’on est en train de faire », prévient-il. Ce qui de son avis,  permettra de pouvoir faire de bonnes prévisions avant d’investir,  de pouvoir optimiser les ressources et donc minimiser les coûts et maximiser les profits et avoir des impacts qui sont positifs.

« Il faut intégrer les dynamiques démographiques et d’urbanisation, les évolutions climatiques… »

Pour Mohamed Ati Kadi, membre de l’académie Hassan 2 des sciences et techniques, l’agriculture du futur doit relever trois défis. Il s’agit de fournir en quantité et en qualité de quoi nourrir plus de neuf milliards de personnes à l’horizon 2050 tout en protégeant l’environnement et les ressources naturelles; participer à l’atténuation du changement climatique et s’y adapter et fournir les matières premières pour des usages énergétiques et chimiques ou pour de nouveaux matériaux en exploitant pleinement la biomasse. « La simultanéité de ces défis requiert des évolutions profondes dans la façon d’appréhender l’agriculture du futur.

La seule connaissance de la sphère agricole ne suffit pas, il faut intégrer les dynamiques démographiques et d’urbanisation, les évolutions climatiques, la disponibilité de l’énergie, le développement de la bio-économie et tous les changements contextuels c’est-à-dire toute la gamme des problèmes quantitatifs et qualitatifs actuels et futurs, les nouveaux domaines de préoccupation, les changements de priorités ainsi que les éventuels mécanismes socio-politiques d’intervention », recommande-t-il.


Et de renchérir : » La science et la technologie doivent plus que jamais contribuer à proposer des solutions pour répondre à ces évolutions. Les mutations agricoles permanentes, la mondialisation des marchés, la modernisation des exploitations, les besoins de productivité et de traçabilité ou le respect de l’environnement sont aujourd’hui d’importants moteurs de l’innovation « Agritech ». Il fait noter que les deux dernières décennies ont été porteuses de progrès scientifiques et technologiques exceptionnels en génomique structurale et fonctionnelle, en biotechnologies, en analyse de la diversité génétique et en modélisation du fonctionnement de la plante et du peuplement végétal dans leur environnement. » Ces progrès sont le résultat de réelles synergies interdisciplinaires créant de nouvelles interfaces entre la biologie, la chimie, les mathématiques et la physique. Ils génèrent des connaissances et des techniques agronomiques nouvelles ainsi que de nouveaux produits alimentaires. De même, grâce à l’intégration des technologies de l’information, de la communication et de « l’Intelligence Artificielle » l’agriculture passe à une agriculture de précision voire à une agriculture numérique (agriculture 3.0) », conclut-il.

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