Monsieur le président Ousmane SONKO, De par votre engagement, votre charisme et votre leadership, vous marquez incontestablement l’histoire politique du Sénégal et au-delà. Cependant, ce serait un gâchis que vous ne participiez pas à l’élection présidentielle de février 2024. Le gâchis sera encore plus énorme si vous ne puissiez pas battre campagne tel que vous l’aviez bien fait lors des élections législatives, en dépit de l’invalidation de la liste de candidature de votre coalition que vous étiez censé conduire …
Cher compatriote, par delà les ressentis et les suspicions légitimes, votre absence au procès en appel vous a valu une condamnation qui, une fois définitive, aura des conséquences sur votre éligibilité. Voilà l’une des raisons pour lesquelles vous devez impérativement éviter une peine d’emprisonnement ferme qui vous écartera définitivement de la compétition.
Et vos brillants conseillers ne sauraient méconnaître les conséquences d’un jugement par contumace sur la qualité d’électeur et l’éligibilité au regard des dispositions du code électoral qui instituent la déchéance électorale automatique.
Cher compatriote, je demeure persuadé que la révision de telles dispositions, contraires aux droits de l’homme, ainsi que bien d’autres relatives aux conditions de participation aux élections, devraient justifier la participation de vos plénipotentiaires au dialogue politique… Il serait judicieux, il me semble, d’admettre que la bataille n’est pas que politique, elle est aussi juridique.
Une révolution ne se prépare pas, c’est l’élection qu’on prépare !
Je reste convaincu que le combat qui mérite d’être mené est, non pas contre l’éventuelle candidature du président sortant, mais pour un processus électoral intègre : libre, crédible, inclusif, équitable, transparent et apaisé.
Monsieur le président, vous en conviendrez, c’est à ce prix que la stabilité et la paix sociale seront préservées et la démocratie sénégalaise consolidée. Le monde nous regarde et vous avez encore les moyens et l’opportunité de prouver votre sens des responsabilités, malgré la crise de confiance aux institutions qui s’est emparée de bon nombre de nos concitoyens.
Les patriotes sincères reconnaitront que vous avez joué votre partition dans le projet d’un Sénégal de justice sociale et de progrès. Il revient aux démocrates de s’impliquer afin que notre pays ne bascule pas dans un cycle de violence et de haine.
Tout compte fait, l’État a la responsabilité de garantir votre intégrité physique et votre droit à un procès équitable.
Je ne doute point de votre foi en Dieu. Dès lors, vous mesurez le sens des épreuves de la vie qui s’accumulent en un laps de temps dans le but d’écourter le chemin vers la victoire. Il suffit d’avoir la clairvoyance de l’appréhender, la force intérieure et le courage d’endosser ainsi que la patience et l’esprit de tolérance pour y parvenir. Tel est le destin d’un grand leader qui se confond, le plus souvent, à la souffrance du Peuple que le droit naturel entend affranchir !
Je vous prie de recevoir, Monsieur le président, mes salutations les plus patriotiques.