Des dirigeants africains sont réunis depuis hier à Abuja, la capitale nigériane, pour un sommet sur le contre-terrorisme. Ils appellent à plus de coopération dans la lutte contre les attaques terroristes. Un sommet qui intervient alors que la situation se détériore dans la région du Sahel. Niagalé Bagayoko, spécialiste des questions sécuritaires dans la région, est notre invitée. Également dans l’actualité, le Rwanda qui se prépare à accueillir des réfugiés expulsés par le Royaume-Uni, après que le Parlement britannique a adopté le projet de loi. Enfin le Kenya compte bien s’imposer dans les épreuves de sprint aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Abuja, la capitale du Nigeria, a accueilli du 22 au 23 avril 2024, un sommet africain sur le terrorisme et la contrebande d’armes en présence de chefs d’Etats, de représentants d’organisations internationales, de responsables diplomatiques et de groupes de la société civile. Ce sommet crucial initié par le Nigeria, avec le soutien du bureau des Nations unies contre le terrorisme (UNOCT), vise non seulement à renforcer la coopération antiterroriste multilatérale, mais aussi à remodeler la réponse collective de la communauté internationale au terrorisme en Afrique, tout en soulignant l’importance des solutions africaines.
Bien évidemment, les discussions ont porté, entre autres, sur l’élaboration de stratégies concertées pour contrer les menaces terroristes, le renforcement des capacités de défense et de sécurité des Etats africains, et la promotion de la coopération en matière de partage de renseignements et de lutte contre le financement du terrorisme. Bref, la rencontre à laquelle ont pris part les chefs d’Etat du Togo, Faure Gnassingbé, Nana Akufo-Ado du Ghana, et Bola Tinubu du pays hôte, offrira une plateforme pour examiner la nature et la gravité de la menace terroriste sur le continent, en vue de convenir des priorités stratégiques concrètes et de mesures à adopter pour lutter contre le fléau.
Aucun pays n’est à l’abri des actions ignobles de ces hommes sans foi ni loi
Une initiative à saluer, surtout qu’elle vient d’un pays de la sous-région ouest-africaine, qui, lui-même, est confronté à des attaques terroristes depuis plus d’une décennie, et qui peine à venir à bout du mal. Si les terroristes mutualisent leurs forces au-delà des frontières, à travers les jeux d’alliances et d’allégeances, pourquoi les Etats africains n’en feraient-ils pas de même plutôt que de se renfermer sur eux-mêmes ? Le comble, c’est que les années passent, mais le mal gagne du terrain si fait que le bout du tunnel n’est toujours pas visible.
Pire, des pays qui se sentaient en sécurité jusqu’à un passé très récent, ne sont plus épargnés. Une situation qui doit donner à réfléchir, et amener les dirigeants du continent à repenser la lutte en privilégiant une coopération à tous les niveaux. Cette coopération ne doit pas concerner les seuls pays qui sont touchés, mais aussi ceux qui sont relativement épargnés. Car, il est évident qu’aujourd’hui, aucun pays n’est à l’abri des actions ignobles de ces hommes sans foi ni loi, qui sèment la mort et la désolation sur leur passage.
Aujourd’hui, l’Afrique de l’Ouest est devenue la plaque tournante de presque tous les trafics et de toutes les contrebandes. C’est dire si les attentes autour de ce sommet, sont énormes. Tant ce sommet peut donner un nouvel élan à la lutte contre le terrorisme en Afrique et permettre de s’accorder sur des actions concrètes et efficientes pour endiguer ce phénomène et ramener la paix et la sécurité sur le continent.